Zelda a écrit :Et l'avis de l'Église sur le tout nouveau blockbuster "Avatar" n'est pas fameux, selon le Saint-Siège : "La planète Pandora flirte intelligemment avec toutes ces pseudo-doctrines qui tournent l'écologie en religion du millénaire".
L'Église catholique voit en la planète imaginaire de Pandora une apologie du paganisme, et rappelle : "Attention à ne pas confondre : la nature est une création de Dieu, pas une divinité !'', avant de déplorer le fait que le film ne dégage que "si peu d'émotions véritables".

Un autre intervenant a écrit :Pourtant cela serait sympa que certains "trempent" humblement leurs soutanes blanches dans l'humus de la terre afin que la Divinité soit vue à la fois Père... mais aussi Mère! Je trouve que le film Avatar livre des messages essentiels. Ce n'est pas parce que l'on porte soit même la "robe" qu'il faut nier notre Mère nature.
Citation : "Ce n'est pas parce que l'on porte soit même la "robe" qu'il faut nier notre Mère nature."
Pardonne moi mais je vais une fois de plus jouer les empêcheurs de tourner en rond.
Autant je suis on ne peut plus d'avis que le Vatican pourrait modérer sa critique de paganisme, ne serais-ce que pour respecter ses propres idéaux de fraternité, mais aussi parce que l'opposition entre religion dans laquelle s'enferre le Vatican condamnera à terme l'église catholique à mon humble avis à s'assécher... (ce n'est encore qu'un avis personnel).
Autant d'un autre côté, je suis peu enclin à laisser pratiquer sur notre forum une forme d'intégrisme inverse.
Et c'est bien de cela qu'il s'agit dans ta réponse.
Tu n'acceptes pas que le Vatican nous dise ce que nous, païens, devons faire. Certes et je suis de ton côté. Mais la moindre des choses lorsqu'on revendique son droit à suivre notre propre chemin, est d'accorder aussi ce droit à ceux qui suivent le leur.
Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu'on te fasses, dit le proverbe. Comment peut-on dans une même intervention d'un côté reprocher au Vatican ses actes d'ingérence illégitimes, et de l'autre faire précisément avec eux ce qu'on leur reproche de faire avec nous en allant leur donner de bons conseils sur la manière correcte d'entreprendre leur voie spirituelle?
Nous n'avons aucun conseil à donner aux catholiques sur la manière de suivre leur spiritualité. D'abord parce que la pertinence de la recherche du Seigneur par la voie que suivent les catholiques a déjà fait largement ses preuves vu le nombre de saints et de saintes considérables qui ont enrichit l'humanité et qui furent chrétiens et catholiques. Ensuite parce que donner à une personne qui suit une voie spirituelle, quelle qu'elle soit, le conseil de ne pas la suivre mais de faire autrement est un exécrable conseil. Quelle que soit la voie spirituelle authentique que nous avons décidé de suivre (et le catholicisme est une voie absolument authentique), nous devons la suivre avec confiance et détermination. Tenter d'insinuer le doute dans l'esprit d'un pèlerin sur sa voie spirituelle est un acte très néfaste, pour lui et pour nous-mêmes.
Considère donc que pour les catholiques, il est une voie de découverte de Dieu qui passe par le détachement du pèlerin vis à vis de la création, pour ne s'intéresser qu'au créateur. Considère que cette voie est validée non seulement par les faits historiques du catholicisme (le nombre saints catholiques admirables qui restent des exemples sublimes même pour nous) mais aussi qu'elle est validée par des religions différentes et par de nombreuses écoles occultes très authentiques, même tout à fait en dehors du catholicisme, même au sein du polythéisme et même au sein du paganisme. Le meilleur conseil qu'on puise donner à ceux qui se sentent inspirés par cette voie, est donc de la suivre coeurs et âmes sans douter qu'elle les mènera à l'illumination qu'ils espèrent autant que nous-mêmes et méritent, à n'en pas douter, autant que nous autres païens. Il est donc exact et avéré qu'ils doivent rejeter une vision divinisée de notre planète dans leurs pratiques spirituelles, et se concentrer sur le Seigneur tel qu'il est présenté par leur église pour parvenir à la réalisation de leur foi. Prions qu'ils le fassent sans déconsidérer d'autres pèlerins qui suivent d'autres voies, mais s'ils le font toutefois, pardonnons-leur toujours, en nous souvenant que nous faisons trop souvent aussi la même chose, sans doute par manque d'expérience.
Merci de garder en mémoire sur ce forum qu'il existe un discours intolérant se cachant sous des apparences de tolérance, et de veiller à ne pas céder à ses sirènes. A propos de tolérance, notre devoir absolu est d'être encore bien plus vigilants avec nous-mêmes que nous le sommes avec autrui. C'est une des clés de toute progression spirituelle.
Citation : "Pourtant cela serait sympa que certains "trempent" humblement leurs soutanes blanches dans l'humus de la terre"
Ça c'est encore autre chose : j'aimerais juste dire qu'il y a beaucoup de catholiques qui ont mis les pieds dans la boue, qui ont côtoyé la nature dans ce qu'elle de plus austère, et que bien des moines se comportent avec la nature d'une manière symbiotique et respectueuse. Bref, 99% des païens qui reprochent à l'église catholique sa position par rapport à la nature sont incapables de se montrer aussi authentiquement respectueux que ne le sont la plupart des ordres monastiques actuellement en activité et se réclamant de l'église catholique universelle.
Tu parles de "tremper" sa soutane. Et bien, les mystiques catholiques ont toujours pratiqué, et pratiquent toujours, des initiations avec la nature, parfois bien plus profondes que celles dont les païens se réclament (mais que le païens ne font pas si souvent qu'ils veulent bien le dire.)

L'abbesse Hildegarde von Bingen (1099-1179) décrira près de 300 végétaux dans son grand livre des simples du Moyen-Âge.
Etre du côté des gentils dans le discours, voilà qui est extrêmement facile et à la portée de n'importe quel cuistre. Mais dans la réalité appliquée des faits, ceux-là mêmes qui critiquent se trouvent parfois appliquer les préceptes dont ils se réclament encore moins bien que ceux à qui ils font les reproches. Et franchement je suis au regret de constater que dans les rangs des païens, ces gens prompts au conseil mais non à l'application, sont hélas légion.