Ce que tu fais est du voyage astral et non de la méditation :)
Les informations qui suivent ne sont pas vraiment pour débutant, mais on va les laisser là pour le moment.
Ce que tu fais est une pratique intéressante, mais sensiblement différente de la méditation. Dans tous les cas, cette expérience te sera très utile pour la suite :
Si tu sais rester attentif, éveillé, concentré et conscient de toi-même durant tout le processus (sans sortir du mode "réveillé" comme tu dis), sans te laisser distraire par les changements apparents ni par les pensées qui passent, tu auras très vite un état méditatif de qualité.
La grande vibration que connaissent certains pratiquants du voyage astral, du rêve lucide et autres est très impressionnante au début, mais normalement on s'y habitue. Si tu parvient à passer ce cap où se situe la vibration, grâce à une concentration intense mais sans passer de l'état de veille à l'état de rêve éveillé où la conscience est amoindrie et distraite, tu peux parvenir alors à une transe très profonde de félicité.
Dans tous les cas, lorsque tu reviens de cette vibration, normalement les identifications de l'état de veille restent inactives quelques temps (de quelques microsecondes à quelques minutes selon les personnes) et l'état dans lequel elle sont absente est un état très valable que tu devrais essayer de maintenir et de stabiliser. Il faut pour cela parvenir à la délicate alchimie où l'état est maintenu éveillé sans que les désirs liés au monde de veille ne s'élèvent. On a l'habitude que les deux s'élèvent ensembles, mais si on parvient à garder l'état de veille sans que les désirs ne s'élèvent, on reste en paix, et c'est la méditation. Cet endormissement partiel que tu sais trouver est donc une porte d'entrée très valable pour une méditation de qualité.
Donc tu as deux développements possibles à donner à ta "méditation" actuelle pour parvenir à méditer :
1) soit faire ton truc habituel et ensuite rester perché dans l'état de paix sans désir ni attachement mais bien réveillé et présent à toi-même.
2) soit essayer de suivre le même chemin mais en restant toujours concentré et conscient de toi-même comme pendant la veille; c'est plus dur, mais cela peut mener plus loin si tu traverse les mêmes états et la vibration qui se produit lorsque l'on cesse de s'identifier au corps physique. Tout dépend de tes prédispositions.
Tu peux travailler par les deux côtés. Dans un cas comme dans l'autre, ce qui compte c'est de maintenir cet état. On doit rester consciemment et volontairement en méditation pour qu'il en sorte un progrès spirituel, et non pas se laisser emporter à nouveau vers le monde dès que les pensées reviennent vers lui. L'effort fait dans ce sens sera très payant.
============================================
Chaque fois que nous nous endormons nous passons par cette phase d'abandon du corps physique. Nous traversons cette vibration sans en être conscient chaque fois que nous passons à l'état de rêve. On s'en aperçoit lorsqu'on apprend à devenir conscient durant notre sommeil. Cette vibration intense qui semble prendre tout le corps est douloureuse et effrayante, tant qu'on se place du point de vue du corps parce qu'on croit être le corps, mais dès que celui-ci est abandonné, le corps et le monde de veille disparaissent sur l'écran de la conscience et la vibration disparaissant avec eux n'a plus d'importance; nous nous retrouvons alors à un niveau d'existence moins dense, plus subtil. C'est notre attachement au corps qui cause que ce passage est douloureux, et "lâcher prise" est bien ce qu'il faut faire. Comment faire? Voir l'image ci-dessous.
Bertrand a écrit :Le grand plongeon : d'abord on pense que puisque tout le monde le fait, on peut bien arriver à sauter du grand plongeoir. Alors on monte comme les autres avec une certaine insouciance. Puis arrivé en haut, lorsqu'on voit l'eau en bas et la hauteur, on est pris de panique, on pense qu'on a fait la plus lourde bêtise de notre vie et qu'on ne pourra jamais sauter. Mais certains sentiments peuvent venir nous aider à ce moment là, mêmes des sentiments négatifs en général tels que la fierté peuvent se combiner pour nous pousser à le faire quand même. Quand arrive notre tour de sauter, là, on croit qu'on va mourir, mais on ne peut plus faire demi-tour sans se ridiculiser. Alors on se rassure comme on peut en se disant que puisque les autres l'ont tous fait et ne sont pas morts, on va y aller. Tous nos sens nous disent que nous allons mourir si nous sautons car notre instinct est très clair sur le sujet, mais on utilise notre raison pour étouffer ces sens, et on saute finalement dans un étrange état de trouble. Ensuite la sensation est très agréable, et on remonte plein d'entrain en faisant semblant que c'était facile pour nous :)))