Message par PetitMoine » Ven Fév 22, 2013 22:06 pm
Le Tao est comme l'eau,
Qui favorise tout et ne rivalise avec rien.
Il dénoue tout problème,
Unifie toutes qualité,
Transforme tout défauts.
Celui qui détient la Grande Image sera en sécurité toute sa vie.
Par le Non-Agir, il n'est rien qui ne se fasse.
Bonjour Exolide,
Quel est mon but ? Quel est le Sens de tout cela ?
Tout est "parfait" et pourtant mon corps me dit que ce n'est pas le cas, quel est ce manque ? Quel est le chemin vers sa dissolution ? Quel est le sens de ma vie ?
L'éclairage que je vais tenter de partager avec toi est celui de mon propre chemin, l'un des "mille sentiers de la Montagne", celui non pas de mes idées mais celui de mon expérience, d'où sont nées des idées, flottantes et incertaines, qui au mieux créeront chez toi un echos mais qui, jamais, ne remplaceront la pratique, quelle quelle soit, que tu sembles mûre pour entreprendre.
J'était partit pour quelques lignes et la rédaction du fil de cette pensée aura pris près de six heures. Je pense cependant qu'à la fin de cette lecture s'ouvrira à toi pour le moins une piste de réflexion différente quant à ton problème d'orientation, en fait de priorité et quant à ta quête de sens et de bonheur.
C'est bel et bien un fil de pensée tout entier qui est déroulé ici, tel que je le présente souvent à ceux que je suis parfois amené à accompagner. Il n'est pas exhaustif, loin de là, et se concentre sur ce que je sens être ton dillème intérieur. Si ce fil prend des détours, je te pris de croire qu'il n'est mû que par l'intention d'éclairer ta problématique.
Même si dans un premier temps cela n'en aura pas l'air, c'est bien de ta question "Quel est le sens de ma vie et comment trouver mon but, ce pouquoi je suis faite" qui est traité ici. La pensée, pour être transmise, demande des développements, ces développement retomberont sur ta question avec, je l'espère, un nouvel éclairage à la clef.
I/ Qui sommes-nous ?
La question correctement posée serait plutôt "Que sommes-nous ?".
En première et en dernière analyse, si l'on réduit tous les phénomènes à leur noyau le plus fondamental, la méditation nous amène à cette prise de conscience : La seule chose que je ne peux pas ne pas faire, quelles que soient les conditions, est de ne pas expérimenter.
C'est la seule. Même au moment de mourir, je ne pourrais pas éviter l'expérimentation de ce moment, quelle que soit sa nature et quelles que soient les suites de cette mort.
Nous sommes des consciences, c'est à dire des récepteurs sensibles et réactif d'un Univers qui nous entoure (et dont nous ne sommes de fait séparés en rien, uniquement de par notre "point de vue", notre référence, celle-là même qui nous permet l'expérimentation)
Nous sommes donc, des (un, nous y reviendrons) expérimentateurs, notre seul domaine est l'expérience, il n'en existe pas d'autre. Tout acte, toute création, toute pensée, tout ressenti est réductible à l'expérience. La fameuse maxime "je pense donc je suis", peut être élargie à "j'expérimente donc je suis".
Cette première approche peut paraître comme étant un truisme, une évidence, elle est pourtant le seul socle ferme et fondamental auquel nous pouvons nous rattacher. Cette compréhension de notre seule "fonction" évidente éclairera la suite des propos tenus ici.
II/ Pourquoi sommes-nous ici ?
Repartons de notre seul socle fondamental et indiscutable, laissons Dieu et autres phénomènes de côté pour l'instant, bien moins indiscutables et fondamentaux pour répondre par voie de logique : La seule chose que je ne peux pas ne pas faire étant d'expérimenter, je ne peux être là pour autre chose que pour expérimenter.
III/ Pourquoi sommes-nous ici pour expérimenter ?
La réponse à cette question ouvre l'immensité du mystère tandis que les deux précédentes ne posaient qu'un constat car, en vérité, notre conscience individuelle n'a pas précédée à sa propre création et elle ne peut, en tant qu'individualité, être la source de ce pourquoi.
Nous naissons (amnésiques) et constatons que nous avons un corps, qui évolue dans un Monde et nous essayons, poussés par des instincts qui nous dépassent (et dont la plupart du temps nous ne savons rien) de fonctionner dans ce monde, avec ce corps, suivant la loi impérieuse de la prolongation de cette expérience (l'instinct de conservation).
Sauf cas pathologiques extrêmes, (la souffrance est une folie, sans rien de péjoratif, nous y reviendrons), tout est fait pour que nous puissions vivre, donc expérimenter et perpétuer cette vie, cette expérimentation.
Pourquoi donc cette expérience qui semble nous concerner, puisque nous la vivons et qui pourtant ne semble pas nous concerner, puisque son origine n'est pas de "notre" fait. La question elle-même n'est pas évidente mais elle mérite quelques méditations.
A) Si c'est "nous" qui expérimentons, c'est forcément "nous" qui en sommes la cause.
Nous arrivons au premier paradoxe, innombrables sur la Voie. Nous ne vivons que pour nous-même (même dans l'amour altruiste) que par et pour notre propre expérience et pourtant, les conditions même de cette expérience sont données à tous les êtres, existants et non-créés. L'expérimentation de l'Univers est une condition de l'univers lui-même, elle fait partie des "Lois" de cet Univers, elle fait partie de son essence, de sa nature et en poussant la logique à son terme, sans rien pour l'expérimenter, l'Univers n'existerait pas... L'univers existe car il est expérimenté (et nous arriverons bientôt à l'idée que l'univers n'Est qu'une Expérience de Lui-même, un illimité de tous les possibles, qui se créent et s'expérimente depuis toujours et pour toujours ; la physique quantique ainsi que la théorie des cordes, celle du Multivers et bien d'autres vont d'ailleurs dans ce sens).
Je tiens à préciser que nous entrons ici à la limite des possibilités de notre compréhension rationnelle, nous ferons comme s'il n'en était rien sous peine de ne plus pouvoir même utiliser des mots et des idées pour communiquer ici.
B) L'Univers crée sans cesse les conditions de la conscience, la conscience est sa nature même.
La physique et la biologie moderne s'est longtemps posé la question de "l'origine de la vie" (entendue par la science comme de la matière organisée, sensible à son milieu, évolutive, pourvue d'un "corps physique", se reproduisant et pourvue d'ADN, cette définition suffisant à notre propos, nous nous en contenterons)
Bien que cette question soit insoluble en soi (car chaque "origine" nécessitait forcément des facteurs antérieurs à l'apparition de cette origine, eux même ayant forcément des facteurs antérieurs à leur propre potentialité, etc.) la question s'est posée du "hasard" d'une conjoncture, de la vie apportée d'ailleurs et du caractère "fortuit et particulier" de la vie sur terre.
La physique moderne a découvert il y a quelques année que toute matière carbonée soumise à certaines conditions de températures et de pression créait spontanément de l'ADN et des cellules, donc de la vie ! Chaque particule de matière de l'univers possède en elle-même la potentialité de la conscience et donc son essence même.
Compte tenu du fait, qu'en dernière analyse, chaque particule de matière peut être réduite aux même éléments énergétiques (électrons et noyaux, tous semblables, mus et tenus par un seul type d'énergie, commune à tout ce qui est, sans exception) l'on peut dire que l'
énergie de l'univers porte en elle la conscience, qu'elle est conscience.
Pourquoi ce long détours fastidieux ? Il est la porte rationnelle de ce que l'on va appeler le chemin Spirituel, une porte pour ne plus opposer le rationnel et l'irrationnel, la matière et l'esprit, l'animé et l'inanimé.
C) Nous sommes l'univers qui s'expérimente lui même
Cette vérité est celle de tous les mystiques, est celle de toutes les religions (La non-séparation, La Divinité en nous, Dieu fait homme...)
Par voie de conséquence, n'étant pas à l'origine de notre propre expérimentation, n'étant pas le fruit d'un "hasard" abstrait ayant crée des conditions particulières propres à la vie mais le fruit de l'évolution de l'énergie fondamentale et absolue de l'univers sous une forme singulière, la raison elle-même ne peut arriver qu'à cette conclusion : Nous sommes l'univers car mus par cette énergie fondamentale qui maintient nos atomes et qui elle même contient la potentialité de la conscience et qui, spontanément, peut se muer en un nouvel ADN, en un nouvel être sensible. La "Vie" n'est pas un hasard, elle elle le préambule à l'existence même de l'Univers, elle est son essence, elle est sa nature, elle est sa finalité.
L'univers est un sortilège, la pleine conscience, la pleine potentialité, existant depuis toujours et pour toujours, qui s'expérimente lui même en tous lieux et en tous temps, sous toutes les modalités (infinies) possibles. Il est la conscience pure qui adopte toutes les formes et, nous même, reliés à lui par la nature même de l'énergie qui anime nos atomes ne sommes qu'une partie de lui-même et comme l'essence de cette partie est celle de l'ensemble, il n'est pas vain de dire que nous sommes l'univers (tout comme les cellules de notre corps sont aussi "nous-même" et pourtant ne le sont pas).
J'ajouterais ici, sans rapport direct avec notre propos initial, que la théorie des cordes explique qu'à chaque instant existe une infinité d'univers "parallèles" dont les Lois de la physique même, que nous subissons dans le notre, sont différentes, à l’infini. Les mathématiques arrivent à la conclusion que tout, sans exception, absolument tout ce que nous pouvons imaginer, existe en cet instant (éternel) quelque part. La plupart des physiciens, dont certains sont des amis, deviennent mystique dès qu'il atteignent ces vérités mathématiques.
Nous sommes l'Univers qui s'expérimente lui-même, selon les modalités de la réalité, du point de référence, dans lequel a émergée notre conscience
Voilà la vérité fondamentale à laquelle peut parvenir la raison.
Le chemin spirituel consiste ensuite à en prendre conscience corporellement et à briser les limites de nos perceptions pour retrouver le lien direct avec l'essence qui nous compose et qui compose toute chose, essence d'énergie et de conscience qui contient tout.
Cette longue digression suit un fil bien particulier et il n'est pas question ici d'oublier la question fondamentale d'Exolide "quel est ce manque que je ressent ? Quel est le "sens de ma vie" ? Autrement dit "pourquoi sommes nous malheureux ? Que faire pour ne plus l'être, pour me réaliser, que puis-je espérer ? Où est ce bonheur qui m'échappe ?
V) La Voie de la Connaissance : Notre propre nature, le Sens (la direction) de la Vie
C'est ici que commence réellement la réponse pour Exolide, je suis vraiment navré du volume de cette réponse mais le déroulement du raisonnement me semble important pour comprendre ce qui se joue vraiment et plutôt que d'amener des réponses sous formes de sentences "Qui se contente aura toujours assez" "Le bonheur, c'est savoir profiter de l'instant qui passe" "la fin des illusions est la fin de la souffrance" "le seul désir qui libère est le désir du Destin"; toutes vraies, il me semble fondamental que l'esprit puisse saisir ce qui sous-tend toutes ces vérités et les analyses qui permettent de mettre à nu le réel.
A) Les Règles du Jeu de l'Univers (et l'essence de ce que l'on nomme Amour)
Nous sommes donc l'univers qui s'expérimente lui-même, nous sommes des témoins engagés dans le jeu de la Conscience et de l'expérimentation, nous sommes les parties d'un tout qui, par nécessité (nous allons y arriver), ont oubliés leur origine et leur nature même.
Pour pouvoir s'expérimenter, créer des possibles, changer des pures pensées en Expérience, l'Univers doit être nécessairement pourvu de certaines conditions : Ce sont les règles du Jeu, indispensables à l'existence de ce qui Est.
- La première condition indispensable est un (des) terrain(s) de Jeu, c'est l'énergie fondamentale qui selon sa fréquence de vibration prendra plusieurs formes (la physique nous démontre que la nature de la matière, de la chaleur, de la lumière est la même et que seule la fréquence vibratoire (donc l'information) détermine la nature de l'expression de cette énergie. L'univers est donc unique, une seule énergie en lien, sans discontinuité, sans séparation, et multiple, des concentrations et des fréquences différentes qui créent la différenciation). Cette première considération est la porte d'entrée de la "Magie", du pouvoir de "l'intention", des capacités "sur-naturelles" (qui ne le sont pas) mais ce n'est pas le thème de cette présentation.
- La seconde condition est la transformation, c'est le Temps. L'espace ne peut exister sans le temps, l'expérience ne peut se dérouler sans transformations, les possibles ne peuvent émerger sans un changement d'état et tout changement d'état nécessite une transition. C'est le Temps (l'éternel présent qui transforme sans cesse) qui permet la réalisation de toute chose, de tout réel, de toute expérience. La moindre pensée nécessite l'existence du temps, sous sa forme visible la transmission de signaux électriques et chimiques dans le cerveau.
- La seconde condition indispensable est un processus créatif, c'est à dire une organisation possible, une complexification possible, une affinité : c'est la nature même de l'énergie fondamentale de créer, de s'amalgamer, d'adhérer, de se complexifier, autrement dit d'Aimer.
Ce que l'on nomme l'Amour ("Dieu est amour", "l'essence de l'Univers est l'Amour") est la nécessité pour que toute chose soit possible de l'attirance mutuelle de toute chose en vue de leur complexification. Si l'énergie ne portait pas en elle cet élan d'attirance, cet élan de complexification, cet élan d'organisation et d'harmonie, il est évident que rien ne serait : les électrons, amas d'énergie, ne seraient pas associés à des noyaux, les atomes ne seraient pas associés entre eux, ne seraient pas des molécules et jamais les molécules ne pourraient devenir des cellules, premières unités "observables" du vivant (suivant la définition précédente).
C'est cet élan naturel (dont c'est la nature) qui conduit invariablement les cellules à la coopération et à la complexification, qui conduit aux êtres vivants de plus en plus complexes, composés d'un nombre de cellules en coopération de plus en plus important, qui conduit à la complexité suffisante qui nous permet de prendre conscience de notre conscience. Sans cette attirance, sans cette essence d'Amour, rien ne serait.
L'Amour dont il est question ici n'a rien d'Humain, même si notre émotion d'Amour en est tirée, l'Amour est une force qui agrège, qui crée, qui unit.
- La règle complémentaire à la précédente est que pour pouvoir se transformer, les choses doivent pouvoir changer d'état, doivent pouvoir se séparer tout comme pour créer de l'énergie le soleil doit détruire de la matière (fission nucléaire). Vous l'avez bien compris, la dernière règle du Jeu est la Mort. La Mort est l'énergie de la séparation, l'énergie du changement d'état, l'énergie du déséquilibre auquel pourra succéder un nouvel équilibre. Sans cette énergie de séparation, l'univers serait un point unique amalgamé contenant tout, chaque chose se figerait dans un état définitif et l'expérience ne pourrait alors se dérouler.
La "matière-énergie" et le Temps sont donc les modalités.
L'Amour et la Mort sont les conditions de toute création.
L'Amour et la Mort se succèdent, coexistent, intimement liées, elles sont les deux pôles d'une seule et unique force comme le sont les deux pôles d'un aimant, elles sont le Yin et le Yang, l'obscur et le lumineux.
"Le vase plein ne peut être rempli" Sans la mort, rien de neuf. Sans renoncement, pas d'évolution, sans lacher-prise, pas de de transformation.
- Enfin, et très rapidement car le sujet sera à nouveau abordé plus loin, il est indispensable pour que l'expérimentation se poursuive que chaque Conscience oublie son essence, oublie qu'elle est l'Univers tout entier. Cela est indispensable car, revenant à la source, plus aucune action ne devient nécessaire et plus aucune expérience créatrice et originale ne peut être produite. Si, comme nous l'avons vu, toute chose immaginable existe en cet instant même, pourquoi faire (ou ne pas faire) quoi que ce soit ? Pourquoi deux cellules coopèreraient-elles ? Pourquoi la Vie voudrait continuer à se perpétuer ? Face à la conscience de la Totalité, la Vie s'éfface, c'est la mort de l'Ego chez l'Illuminé, la mort de l'Agir, la Mort du désir, la mort de l'impulsion. Même le mouvement spirituel cesse à l'instant où la conscience de l'éternité immuable est renouée. Les innombrables Bouddha sont devenus (conscients d'être) l'univers et sont entrés dans la vacuité et le non-agir. Par Amour, certains ont choisis d'indiquer aux autres Conscience leur vraie nature, d'autres ont tout simplement disparus, sont retournés à la source du non-crée, de la Conscience Pure. Pour créer l'infinité des conditions de l'expérience, suivant le "libre arbitre", la "libre création", il est nécessaire pour la conscience d'être mue par des désirs (illusions) et il ne peut en être ainsi qu'en créant les conditions (artificielles) de la Séparation.
Il semblerait cependant qu'à un certain niveau de complexification, la conscience puisse renouer son lien avec la totalité et, achevant son cycle d'expérimentation, est en capacité de dissoudre les frontières artificielles de la Séparation pour se fondre à nouveau dans le non-crée, se libérant ainsi des illusions et de la souffrance.
B) Comprendre les règles du Jeu permet de trouver le Sens de la Vie (la direction)
Nous arrivons petit à petit à la question qui précède cet exposé. Quel est le sens de ma vie ?
La première remarque intéressante est que l'on parle avant tout du sens de la vie, autrement dit d'une direction. Celui qui cherche un "but dans la vie" se fourvoie car l'idée même d'un but signifie une chose arrêtée, figée, définie et définitive, séparée. L'univers n'a pas de but car il n'a pas de fin tout comme il n'a jamais eu de commencement ; l'univers est une transformation. On pourrait éventuellement accepter que le but de l'univers est l'expérimentation et dans ce cas là le but est en permanence atteint, il se réalise à chaque instant, il Est la raison même, la nature même, l'essence même de lui même. Suivant des projections humaines, le but est une illusion, il revient à croire qu'il existe autre chose de préférable à ce qui est déjà, autre chose qui pourrait être aquise. Bien sûr, dans la "vie courante", l'on peut dire que notre but est d'exercer tel métier, de posséder telle chose mais tout le monde se rend compte, une fois le "but" atteint, que rien n'a changé fondamentalement et que notre "but" (illusoire car inexistant) s'est déplacé plus avant, que notre "nouveau but" devient telle reconnaissance dans ce métier ou telle autre chose, par espoir qu'un jour cette course folle révèle son sens et que nous nous sentions "arrivés" quelque part. C'est se méprendre sur la nature même de l'Univers, qui est Nous, et qui est sans fin, immuablement transformé, par la modalité du temps, sous l'influence de l'énergie d'Amour et de l'énergie de Mort qui s'équilibrent. Rien ne peut être atteint, du moins rien de véritable (rien de conforme à notre nature, fluide, changeants).
Le seul "but" que l'on peut atteindre est celui de l'Univers, Expérimenter, vivre le présent, expérimenter toute chose et toute transformation, autrement dit le seul but que nous pouvons atteindre est déjà atteint.
Lao-Tseu nous dit "La Voie est sous nos pieds"
La seule réalité est cet instant. Tout le reste est une illusion. Le passé, le futur, les possessions, les titres, les pensées même sont des illusions.
L'illumination est le deuil de la vie comme nous nous la représentons. L'Eveil est la prise de conscience de ce présent éternel dont nous sommes (en tant qu'Univers) l'unique acteur, c'est la contemplation des formes changeantes, éternellement changeantes, insaisissables, du processus de la Conscience qui crée et ordonne, pour l'expérience.
a) Aucun but mais un sens... Et des règles du Jeu qui peuvent conduire à la Joie et à la Paix.
Quel est le but de ta vie Exolide ?
Il n'y en a pas.
Si on considère qu'il existe, tu le vis déjà en cet instant. Prend conscience que tu es moi, que tu es ton mari, tes enfants, ta plante d'ornement et même ta table pourtant "inanimée" et que tu t'expérimente selon la modalité qu'ici, en ce moment, nous nommons "être humain". Tu es l'univers et tu n'a que l'éternité pour perspective, que sont vains alors tous les espoirs, tous les projets et toutes les ambitions !
Une force en toi te dit pourtant que malgré tout il te manque quelque chose, un sens, une utilité, une fonction, de l'argent ou des pouvoirs, de l'Amour même ou de la Magie, cette force, tu la ressent en cet instant et elle t'affirme que tout cela est faux, qu'il y a forcément quelque chose à atteindre, que l'amour, la richesse, la plénitude que tu espère et que tu ne ressent pas doit bien exister ! Une force te dit que tu n'est pas "toi même", que tu n'est pas pleinement heureuse, que tu n'est pas satisfaite. Tout le monde poursuit un but, il y a bien des Bouddhas, des être libérés de la souffrance et toi tu souffres, il y a donc bien quelque chose à chercher, quelque chose à faire !
C'est à la fois vrai et absolument faux (autre paradoxe, développé plus loin)
C'est la force irrépressible de notre folie, l'élan individuel (et aveugle) de notre Ego. L'Ego s'est construit en tant qu'individu et en tant qu'individu, il lui manque tout un tas de chose et tant que qu'il restera persuadé d'être un individu, il lui manquera toujours tout un tas de chose, quels que soient ses "accomplissements". C'est ce manque qui te pousse à l'action, ce manque qui fait de toi une créatrice et une expérimentatrice. Ce manque, se sentiment de solitude, d'incomplétude (car le pressentiment que tu es plus que cela, et pour cause) qui te met en chemin et tu accepte ainsi ta propre règle de la séparation et de l'illusion comme nécessitée indispensable à la création.
Je suis donc heureuse maintenant mais pourtant je ne me sens pas heureuse ? Il n'y a rien de plus à chercher et pourtant tout en moi me crie de changer, de me trouver un but, de me libérer de ce manque, d'entreprendre quelques chose pour être autre chose ?
Que faire de ce paradoxe ? Encore un petit détours, mais, c'est promis, nous avançons.
b) Qu'est ce que la Souffrance ? Qui sont les gens heureux ?
La souffrance n'a qu'une seule racine :
La souffrance est le décalage entre un espoir (une représentation, une illusion, une attente) et un réel.
La souffrance due au corps (et non pas la douleur qui est un signal, une perception) est le décalage entre le souhait que nous avons de ne pas ressentir la douleur et le fait que nous la ressentions.
La souffrance de la perte d'un être cher est le décalage entre le refus d'une disparition et la réalité des changements incessant.
La souffrance de la pauvreté est la comparaison de notre état financier avec ce que nous désirons.
La souffrance de n'être "que soi" est le décalage entre qui nous sommes et celui, idéalisé, que nous espérons, puis souhaitons, puis ayons souhaité (selon l'âge) être.
La souffrance du manque d'amour est de croire que nous devrions en avoir plus.
La souffrance de notre vie tout entière est cet espoir illusoire que nous entretenons sur ce que nous devrions vivres, incapable d'accepter un réel que nous jugeons, à tord, toujours perfectible.
La souffrance est une dé-illusion, non pas la perte des illusion mais la chute d'une illusion pour laquelle nous avions investit énergie et espoir.
"Plus grande est l'ambition, plus dure est la dé-illusion"
La souffrance n'est pas un réel que l'on vit mais un espoir déçu.
"La sagesse consiste à faire ses deuils"
c) La sagesse du désespoir
"Celui qui se contente aura toujours assez" Lao-Tseu
Voilà la réalité derrière cette maxime, quand on attend quoi que ce soit, de soi même, de la vie ou des autres, l'on se retrouve presque immanquablement déçu et l'effondrement de l'illusion dans laquelle nous avions investit nous cause une souffrance. Nous regardons le réel que nous vivons à l'aune de celui que nous attendions et nous le jugeons, nous le déprécions, nous sommes déçus (dé-sû, notre savoir, faux, est défait) et ce que nous pensions certain, solide, constructif, assuré, dans lequel nous avions investit notre équilibre intérieur s'écroule.
"Si tu est privé de ce qui faisait ton bonheur, c'est que ton bonheur reposait sur du vent"
A l'inverse, la posture du Sage est de préparer la perte et non le gain. C'est dans la perte qu'il investit son énergie, dans sa préparation.
Investissant dans la perte, la préparant, il n'est pas surpris lorsque les difficultés adviennent, il n'est pas déçu, il sait que l'univers donne et prend et que l'amour et la mort, l'abondance et la pauvreté, la joie et la tristesse, la haute et la basse énergie se succèdent. Préparant la perte, il l’accueille, il l'expérimente si jamais elle doit survenir.
Mais, préparant la perte, il fait également plus que tout autre attention au moindre signe qui la présage dans les périodes où tout va bien et ainsi, dès les germes d'une situation problématique, il agit fermement pour éviter le désastre. Préparant la perte, il demeure sur ses gardes en permanence et commet peu de fautes, ce qui, paradoxalement, entraîne pour lui bien moins de perte que pour celui qui prépare le gain.
Le sage qui prépare la perte a sa conscience centrée sur l'idée de sa mort inévitable et imprévisible et comparé à cette fin de toute expérience, toute expérience prend pour lui une intensité vivante et nourrissante.
Préparant la perte, enfin, en plus de savourer ce que la vie lui offre en cet instant, conscient que demain peut être pire qu'aujourd'hui (contrairement à celui qui prépare le gain et espère que demain lui sera plus profitable), il est, la plupart du temps, déçu
positivement par les circonstances que la vie lui offre et il s'émerveille que tout se passe mieux que ce à quoi il pouvait s'attendre.
Celui qui espère devenir millionnaire en montant une affaire sera trés déçu si, à la fin de sa vie, il n'a pu amasser à la banque que cinq cent mille, après de nombreux efforts et de motivations investis dans cet espoir.
Celui qui se prépare à l'échec de son entreprise et tente par avance de limiter sa perte sèche en cas de faillite sera aux anges si il atteint cette somme à un moment de sa vie.
Le réel de ces deux hommes est le même sauf que l'un sera déçu avec douleur et aura reporté sa joie au lendemain tout au long du chemin tandis que l'autre sera déçu avec joie et se sera réjouis chaque jour où son entreprise n'aura pas fait faillite.
La différence est fondamentale et pourtant, rien n'aura différé entre ces deux chemins de vie si ce n'est les attentes de chacun.
d) L'Harmonie du Corps et de l'Esprit : le Sens de l'Univers
La Voie est sous nos pieds, il n'y a rien à changer, et pourtant, au quotidien, malgré le travail personnel sur les désirs, sur les attentes, malgré notre préparation à la perte, nous ne nous sentons pas pleinement épanouis.
L'harmonie dont il va être question est une question nodale, tant concernant la Paix intérieure que concernant la porte de la Magie.
"Il est inutile de penser l'Univers, mieux vaut s'insérer en lui"
Nous avons vu précédemment quelques unes des grandes Lois de l'Univers.
L'Univers cherche l'expérimentation, la création et utilise pour cela les forces d'Amour et de Mort, le Yin et le Yang, le flux et le reflux.
Ses aspirations sont élevées, elles sont la beauté et l'harmonie ainsi la nature émerveille, l'organisation spontanée conduit à l'ordre, à la beauté et à l'équilibre.
"Le Ciel et la Terre atteignirent l'équilibre et les vallées se remplirent".
L'équilibre est une notion fondamentale sur la Voie du Tao, appelée aussi la Voie du Juste Milieu. L'Univers tend vers la complexification et de par la force (impersonnelle et non humaine) d'Amour s'empresse de soutenir et de faire croître cette complexité pour son épanouissement.
La force d'Amour pousse sans cesse toute chose vers son épanouissement, la force de Mort, simultanément, pousse toute chose vers sa dispersion. Selon les conditions particulières, temporelles et spatiales, selon les modalités et l'équilibre, l'une prend le pas sur l'autre puis cet équilibre finit par s'inverser et l'autre domine pour s'inverser à nouveau, indéfiniment. C'est le flux et le reflux, c'est la croissance et la décroissance, l'enfance et la vieillesse, le big-bang et la contraction de l'Univers (théorie encore incertaine scientifiquement mais qui, j'en suis certain, sera vérifiée un jour), c'est l'inspir qui nourit, l'expir qui disperse, le remplissage et la vidange qui permet un nouveau remplissage.
Celui qui comprend qu'il est l'Univers comprend également qu'à son échelle incarnée, il partage le même Destin, il partage les mêmes lois. La conscience non égotiste, ouverte, ne met plus sa vie au service de ses propres intérêts ni même au service des Hommes mais au service de la Création toute entière.
N'étant plus centré sur lui même, n'observant plus les phénomènes en terme d'utilité pour lui même ou de nuisance, de progrès ou de régression, ne jugeant et n'espérant rien de plus de ce qui lui est offert, le sage est en capacité d'observer le monde sous un angle non-humain. Libérer des jugements, des peurs et des attirances, il devient capable de sentir et de comprendre les phénomènes et les lois qui les gouverne. Comprenant le flux et le reflux, le gain et la perte, la croissance et la viellesse et la transition immuable éternelle et incessante de toute chose selon des mouvements qui se répètent, il change de manière fondamentale sa représentation du monde et remplace les valeurs, les idées, les espoirs et les illusions par le sens aigu de la signification de toute chose. Comprenant les phénomènes pour ce qu'ils sont et non pour ce qu'il voudrait qu'ils soient, il peut anticiper toute chose avant même que les premières manifestation ne soient apparues.
Le Yi King, Livre des Transformation, étudie les 64 grands mouvements de l'Univers, leurs cycles et leurs interpénétrations. Ces mouvements se répètent, quelles que soit les échelles et se chevauchent, s'entremèlent. Ils sont les conditions de l'expérience, les modalités, les règles du Jeu. Par l'observation non centrée sur l'Ego du monde, le sage comprend les rouages du monde et se faisant, au présent, y trouve sa place. Reprenant à son compte les aspirations de l'Univers, il choisis de devenir un rouage conscient de sa propre cause, l'expérimentation la plus élevée possible, découvre l'Amour, en tant qu"énergie, et agit sans désirs, serviteur de l'Univers, serviteur de lui-même, libre d'avoir adhéré à sa propre servitude.
"Le Tao est comme l'eau, qui favorise tout et ne rivalise avec rien. [...] Il favorise ce qui est Droit et soutient ce qui est tord."
e) L'Amour Impersonnel est la clef du bonheur
Pour que la vie se perpétue, pour que l'éternel retour puisse continuer vers la complexité et la beauté, l'Univers a créé des guides pour pousser chaque chose dans ce sens. Ces guides sont les sentiments. Sans la force d'Amour, nous l'avons vus, les atomes, molécules, êtres vivants ne se seraient pas constitués de même que sans cette force, l'être humain ne se survivrait pas à lui même.
l'Amour est la force qui a permit à ce qui est d'exister et la force qui permet à ce qui existe de perdurer dans l'être. Que seraient les Hommes si en cet instant, plus aucun ne ressentait d'Amour pour rien ? L'espèce et la planète entière disparaitrait en peu de temps. Mais cette organisation parfaite nous donne en nous même les moyens du bonheur individuel et collectif.
L'amour Impersonnel, à ne pas confondre avec les émotions ou l'amour porté sur un objet (ce qui est là encore, une illusion, qu'un objet soit porteur d'amour alors que chaque parcelle d'univers en est constituée) est un sentiment, une énergie, qui prend naissance et se nourrit au niveau du ventre (Tan Tiem) à deux centimètre sous le nombril, trois septième de profondeur. L'amour impersonnel, une fois compris pour ce qu'il est, la révélation d'une énergie très concrète, accumulable, utilisable, peut être pratiqué en soi. On n'aime plus ceci ou cela, on aime, c'est à dire que l'on ressent en permanence ce lien énergétique avec la source.
Tout cela est si bien fait que ce sentiment est le plus agréable que ce que la conscience puisse rechercher, que cette énergie qui peut être augmentée par la pratique, amène la joie, la sérénité et la paix, la santé et la douceur. L’altruisme, c'est à dire l'action sans d'autre but que le plaisir de ressentir et d'utiliser cet amour et l'acte le plus égoïste et le plus généreux qui soit. Cet Amour là est conforme au Tao, il nourrit toute chose et comme l'on est détaché de tout résultat puisque la récompense est déjà en train d'être vécue, il ne blesse rien et favorise tout.
Cette énergie (l'un des aspect du Ki, l'énergie vitale, qui a lui même plusieurs "qualités") peut être développée par la pratique méditative, les arts martiaux, le yoga et toute autre forme de pratique corporelle visant consciemment à son épanouissement.
Une fois installée, cette énergie accompagne le sage quelle que soient les conditions extérieures, quelle que soit sa vie, ses aléas, ses rencontres et, satisfait de ce qu'il a, heureux et sans désirs, jouissant de la Joie d'aimer, il n'est plus rien qui ne saurait l'atteindre.
Il est bon d'insister cependant sur la nature impersonnelle de cet amour, c'est à dire détaché. Cet amour mystique est détaché de tout objet extérieur et c'est ainsi seulement qu'il ne peut être perdu. Cultivé pour lui même, il finit par supplanter toutes les "affections humaines" et conduit au détachement et à la paix intérieure car plus aucun évènement n'influe sur sa présence et la joie qu'il procure.
Conforme à sa nature (divine, universelle), à l'Univers qu'il est lui même, agissant dans le sens et au service de ce dernier, l'Homme cesse toute séparation avec son essence et peut briser les chaines des illusions et des espoirs, des ambitions et des projets.
C'est ainsi qu'il est dit "Le sage n'a pas d'affections humaines, le peuple lui est comme chien de paille"
Le sage n'est plus "humain", il est l'univers et son affection est cosmologique, universelle et sans objet. Il revient à sa nature, agit sans désir et pourtant favorise toute chose, ne cherche pas à se mettre en valeur et pourtant est mis en avant, ne cherche pas à se protéger et pourtant perdure. En accord avec les lois et les mouvements de l'Univers, ouvert à sa sensibilité et au guide que représentent les sentiments, sa route s'ouvre d'elle même devant lui. C'est ainsi qu'il réalise de grandes chose, sans même s'en rendre compte, témoin de ce sortilège, heureux de la beauté de la vie car en lien avec la source.
"Tout le monde a son but, moi seul je parais démuni parce que je tiens à téter ma mère" Lao-Tseu.
f) Le Bonheur (et la Bonne Heure)
"Ce qui a échoué hier réussira peut être aujourd'hui, ce qui était valable aujourd'hui ne le sera peut être pas demain [...] ainsi le sage considère le ventre et non l'oeuil, il s'attache au fond et non à la forme, il accepte ceci et rejette cela"
Une fois cet amour déconnecté de nos désirs et de nos peurs et des conditions extérieures, il ne reste au sage qu'à réagir aux demande de son maître, l'Univers, a qui il a volontairement prété allégeance. Il a compris que, de toute façon, il ne peut échapper à ces lois et plutôt que de chercher une liberté vaine qui n'existe pas de par sa condition même, il agit en référence à la Grande Image, parcelle de l'univers tout entier au service, à son échelle, de la grande oeuvre. La grande oeuvre elle même ne lui importe plus et il vit simplement pour le plaisir que représente la Voie et l'action juste, éclairée par l'Amour et la Bienveillance.
f) Le désir du Destin
" Le seul désir qui libère est le désir du Destin" Epictète.
Ainsi Exolide, au terme de longues heures d'écritures pour le développement de cette pensée, nous en arrivons au point de ta problématique. Tu veux savoir comment trouver ta Voie ? Il n'existe pour cela qu'un seul moyen, c'est de ne plus la chercher mais de chercher l'Amour Impersonnel et de l'ancrer en toi dans le présent.
Si tu oriente tes choix suivant d'autres désirs, suivant des ambitions, les images mentales où tu te verrais heureuse ici, ou là, à faire ceci ou à faire cela, tu va continuer de courir derrière ton insatisfaction.
Si par contre tu te refuse à toute ambition, que tu travaille sur ton contentement plein et entier, que tu développe par une pratique énergétique intentionnelle et méditative ta capacité universelle à aimer en soi, tu sera amenée à faire des choix, non pas centrés sur l'ambition ou le désir mais centrés sur la marche Naturelle de l'Univers et ta place dans ce monde apparaîtra d'elle même. Tu deviendra ainsi, sans aucuns efforts, qui tu doit être parmi les Hommes, tu ne t'angoissera plus de rien car consciente de la perte tu la prépareras et ayant trouvé le seul trésor inestimable que nous puissions vraiment posséder tu ne désirera rien d'autre que d'Être, où que tu sois, quoi que tu vives.
Il suffit pour cela de questionner cet Amour en Soi pour chacun de tes choix, à chaque instant et de transférer tous tes désirs en un seul : Aimer l'Univers (toi), l'Expérience et le Destin.
Le seul Désir qui libère est le désir du Destin car ce désir est toujours réalisé. Le seul moyen d'effacer le manque est de trouver en nous l'amour que nous cherchons hors de nous, le seul moyens d'effacer la souffrance est de préparer la perte plutôt que le gain.
VI) En conclusion
Il n'y a pas de but à la Vie.
Ce sortilège est une expérience dont nous somme l'auteur et l'acteur.
Il existe cependant des Règles du Jeu, des Lois Naturelles qui constituent un Sens, une direction.
Celui qui trouve l'amour en lui, se détache de l'humanité pour s'attacher à l'Univers, celui qui prend conscience de la vanité de ses désirs et prépare la perte au lieu du gain, développant ainsi son contentement (se contenter est être content), celui là trouvera sa Voie sans la chercher.
Il est possible que ta Voie soit dans le domaine Magique, médical ou autre, cela n'a pas d'importance car ce chemin qui est le tient se révèlera à toi sans effort à l'instant où tu ne le cherchera plus.
Libérée de tes craintes et de tes attentes, tout t’apparaîtra par magie et tu sera alors en mesure d'accomplir de grande chose, même sans le vouloir. Cet état d'ouverture non parasité par l'image de Soi est la porte de la Magie réelle et des miracle et, comble de l'ironie, une fois à cette porte, ayant appris à te contenter de ton humble condition de rouage de l'Univers, cette Magie ne t'intéressera même plus car seule comptera pour toi la joie d'aimer et d'apprendre à découvrir plus avant les sentiments qui guident les courants d'airs et autres magiciens dans cet Univers et cette vie vaine et pourtant si pleine de tout.
Je te souhaites de trouver ta voie, quelle quelle soit et surtout de ne pas la chercher. La seule chose que je te souhaite de chercher, c'est le sentiment d'Amour impersonnel, qui est ta propre essence et ta propre grandeur.
"Par le non-agir, il n'est rien qui ne se fasse". Lao-Tseu.
[/i]
[i]Le Tao est comme l'eau,
Qui favorise tout et ne rivalise avec rien.
Il dénoue tout problème,
Unifie toutes qualité,
Transforme tout défauts.
Celui qui détient la Grande Image sera en sécurité toute sa vie.
Par le Non-Agir, il n'est rien qui ne se fasse. [/i]
Bonjour Exolide,
Quel est mon but ? Quel est le Sens de tout cela ?
Tout est "parfait" et pourtant mon corps me dit que ce n'est pas le cas, quel est ce manque ? Quel est le chemin vers sa dissolution ? Quel est le sens de ma vie ?
L'éclairage que je vais tenter de partager avec toi est celui de mon propre chemin, l'un des "mille sentiers de la Montagne", celui non pas de mes idées mais celui de mon expérience, d'où sont nées des idées, flottantes et incertaines, qui au mieux créeront chez toi un echos mais qui, jamais, ne remplaceront la pratique, quelle quelle soit, que tu sembles mûre pour entreprendre.
J'était partit pour quelques lignes et la rédaction du fil de cette pensée aura pris près de six heures. Je pense cependant qu'à la fin de cette lecture s'ouvrira à toi pour le moins une piste de réflexion différente quant à ton problème d'orientation, en fait de priorité et quant à ta quête de sens et de bonheur.
C'est bel et bien un fil de pensée tout entier qui est déroulé ici, tel que je le présente souvent à ceux que je suis parfois amené à accompagner. Il n'est pas exhaustif, loin de là, et se concentre sur ce que je sens être ton dillème intérieur. Si ce fil prend des détours, je te pris de croire qu'il n'est mû que par l'intention d'éclairer ta problématique.
Même si dans un premier temps cela n'en aura pas l'air, c'est bien de ta question "Quel est le sens de ma vie et comment trouver mon but, ce pouquoi je suis faite" qui est traité ici. La pensée, pour être transmise, demande des développements, ces développement retomberont sur ta question avec, je l'espère, un nouvel éclairage à la clef.
[b] I/ Qui sommes-nous ? [/b]
La question correctement posée serait plutôt "Que sommes-nous ?".
En première et en dernière analyse, si l'on réduit tous les phénomènes à leur noyau le plus fondamental, la méditation nous amène à cette prise de conscience : La seule chose que je ne peux pas ne pas faire, quelles que soient les conditions, est de ne pas expérimenter.
C'est la seule. Même au moment de mourir, je ne pourrais pas éviter l'expérimentation de ce moment, quelle que soit sa nature et quelles que soient les suites de cette mort.
Nous sommes des consciences, c'est à dire des récepteurs sensibles et réactif d'un Univers qui nous entoure (et dont nous ne sommes de fait séparés en rien, uniquement de par notre "point de vue", notre référence, celle-là même qui nous permet l'expérimentation)
Nous sommes donc, des (un, nous y reviendrons) expérimentateurs, notre seul domaine est l'expérience, il n'en existe pas d'autre. Tout acte, toute création, toute pensée, tout ressenti est réductible à l'expérience. La fameuse maxime "je pense donc je suis", peut être élargie à "j'expérimente donc je suis".
Cette première approche peut paraître comme étant un truisme, une évidence, elle est pourtant le seul socle ferme et fondamental auquel nous pouvons nous rattacher. Cette compréhension de notre seule "fonction" évidente éclairera la suite des propos tenus ici.
[b] II/ Pourquoi sommes-nous ici ?[/b]
Repartons de notre seul socle fondamental et indiscutable, laissons Dieu et autres phénomènes de côté pour l'instant, bien moins indiscutables et fondamentaux pour répondre par voie de logique : La seule chose que je ne peux pas ne pas faire étant d'expérimenter, je ne peux être là pour autre chose que pour expérimenter.
[b] III/ Pourquoi sommes-nous ici pour expérimenter ?[/b]
La réponse à cette question ouvre l'immensité du mystère tandis que les deux précédentes ne posaient qu'un constat car, en vérité, notre conscience individuelle n'a pas précédée à sa propre création et elle ne peut, en tant qu'individualité, être la source de ce pourquoi.
Nous naissons (amnésiques) et constatons que nous avons un corps, qui évolue dans un Monde et nous essayons, poussés par des instincts qui nous dépassent (et dont la plupart du temps nous ne savons rien) de fonctionner dans ce monde, avec ce corps, suivant la loi impérieuse de la prolongation de cette expérience (l'instinct de conservation).
Sauf cas pathologiques extrêmes, (la souffrance est une folie, sans rien de péjoratif, nous y reviendrons), tout est fait pour que nous puissions vivre, donc expérimenter et perpétuer cette vie, cette expérimentation.
Pourquoi donc cette expérience qui semble nous concerner, puisque nous la vivons et qui pourtant ne semble pas nous concerner, puisque son origine n'est pas de "notre" fait. La question elle-même n'est pas évidente mais elle mérite quelques méditations.
[b]A) Si c'est "nous" qui expérimentons, c'est forcément "nous" qui en sommes la cause.[/b]
Nous arrivons au premier paradoxe, innombrables sur la Voie. Nous ne vivons que pour nous-même (même dans l'amour altruiste) que par et pour notre propre expérience et pourtant, les conditions même de cette expérience sont données à tous les êtres, existants et non-créés. L'expérimentation de l'Univers est une condition de l'univers lui-même, elle fait partie des "Lois" de cet Univers, elle fait partie de son essence, de sa nature et en poussant la logique à son terme, sans rien pour l'expérimenter, l'Univers n'existerait pas... L'univers existe car il est expérimenté (et nous arriverons bientôt à l'idée que l'univers n'Est qu'une Expérience de Lui-même, un illimité de tous les possibles, qui se créent et s'expérimente depuis toujours et pour toujours ; la physique quantique ainsi que la théorie des cordes, celle du Multivers et bien d'autres vont d'ailleurs dans ce sens).
Je tiens à préciser que nous entrons ici à la limite des possibilités de notre compréhension rationnelle, nous ferons comme s'il n'en était rien sous peine de ne plus pouvoir même utiliser des mots et des idées pour communiquer ici.
[b]B) L'Univers crée sans cesse les conditions de la conscience, la conscience est sa nature même.[/b]
La physique et la biologie moderne s'est longtemps posé la question de "l'origine de la vie" (entendue par la science comme de la matière organisée, sensible à son milieu, évolutive, pourvue d'un "corps physique", se reproduisant et pourvue d'ADN, cette définition suffisant à notre propos, nous nous en contenterons)
Bien que cette question soit insoluble en soi (car chaque "origine" nécessitait forcément des facteurs antérieurs à l'apparition de cette origine, eux même ayant forcément des facteurs antérieurs à leur propre potentialité, etc.) la question s'est posée du "hasard" d'une conjoncture, de la vie apportée d'ailleurs et du caractère "fortuit et particulier" de la vie sur terre.
La physique moderne a découvert il y a quelques année que toute matière carbonée soumise à certaines conditions de températures et de pression créait spontanément de l'ADN et des cellules, donc de la vie ! Chaque particule de matière de l'univers possède en elle-même la potentialité de la conscience et donc son essence même.
Compte tenu du fait, qu'en dernière analyse, chaque particule de matière peut être réduite aux même éléments énergétiques (électrons et noyaux, tous semblables, mus et tenus par un seul type d'énergie, commune à tout ce qui est, sans exception) l'on peut dire que l'
[b]énergie de l'univers porte en elle la conscience[/b], qu'elle [b]est conscience.[/b]
Pourquoi ce long détours fastidieux ? Il est la porte rationnelle de ce que l'on va appeler le chemin Spirituel, une porte pour ne plus opposer le rationnel et l'irrationnel, la matière et l'esprit, l'animé et l'inanimé.
[b]C) Nous sommes l'univers qui s'expérimente lui même[/b]
Cette vérité est celle de tous les mystiques, est celle de toutes les religions (La non-séparation, La Divinité en nous, Dieu fait homme...)
Par voie de conséquence, n'étant pas à l'origine de notre propre expérimentation, n'étant pas le fruit d'un "hasard" abstrait ayant crée des conditions particulières propres à la vie mais le fruit de l'évolution de l'énergie fondamentale et absolue de l'univers sous une forme singulière, la raison elle-même ne peut arriver qu'à cette conclusion : Nous sommes l'univers car mus par cette énergie fondamentale qui maintient nos atomes et qui elle même contient la potentialité de la conscience et qui, spontanément, peut se muer en un nouvel ADN, en un nouvel être sensible. La "Vie" n'est pas un hasard, elle elle le préambule à l'existence même de l'Univers, elle est son essence, elle est sa nature, elle est sa finalité.
[b]L'univers est un sortilège, la pleine conscience, la pleine potentialité, existant depuis toujours et pour toujours, qui s'expérimente lui même en tous lieux et en tous temps, sous toutes les modalités (infinies) possibles. Il est la conscience pure qui adopte toutes les formes et, nous même, reliés à lui par la nature même de l'énergie qui anime nos atomes ne sommes qu'une partie de lui-même et comme l'essence de cette partie est celle de l'ensemble, il n'est pas vain de dire que nous sommes l'univers (tout comme les cellules de notre corps sont aussi "nous-même" et pourtant ne le sont pas). [/b]
J'ajouterais ici, sans rapport direct avec notre propos initial, que la théorie des cordes explique qu'à chaque instant existe une infinité d'univers "parallèles" dont les Lois de la physique même, que nous subissons dans le notre, sont différentes, à l’infini. Les mathématiques arrivent à la conclusion que tout, sans exception, absolument tout ce que nous pouvons imaginer, existe en cet instant (éternel) quelque part. La plupart des physiciens, dont certains sont des amis, deviennent mystique dès qu'il atteignent ces vérités mathématiques.
[b][i]Nous sommes l'Univers qui s'expérimente lui-même, selon les modalités de la réalité, du point de référence, dans lequel a émergée notre conscience[/i][/b]
Voilà la vérité fondamentale à laquelle peut parvenir la raison.
Le chemin spirituel consiste ensuite à en prendre conscience corporellement et à briser les limites de nos perceptions pour retrouver le lien direct avec l'essence qui nous compose et qui compose toute chose, essence d'énergie et de conscience qui contient tout.
Cette longue digression suit un fil bien particulier et il n'est pas question ici d'oublier la question fondamentale d'Exolide "quel est ce manque que je ressent ? Quel est le "sens de ma vie" ? Autrement dit "pourquoi sommes nous malheureux ? Que faire pour ne plus l'être, pour me réaliser, que puis-je espérer ? Où est ce bonheur qui m'échappe ?
[b]V) La Voie de la Connaissance : Notre propre nature, le Sens (la direction) de la Vie[/b]
C'est ici que commence réellement la réponse pour Exolide, je suis vraiment navré du volume de cette réponse mais le déroulement du raisonnement me semble important pour comprendre ce qui se joue vraiment et plutôt que d'amener des réponses sous formes de sentences "Qui se contente aura toujours assez" "Le bonheur, c'est savoir profiter de l'instant qui passe" "la fin des illusions est la fin de la souffrance" "le seul désir qui libère est le désir du Destin"; toutes vraies, il me semble fondamental que l'esprit puisse saisir ce qui sous-tend toutes ces vérités et les analyses qui permettent de mettre à nu le réel.
[b]A) Les Règles du Jeu de l'Univers (et l'essence de ce que l'on nomme Amour)
[/b]
Nous sommes donc l'univers qui s'expérimente lui-même, nous sommes des témoins engagés dans le jeu de la Conscience et de l'expérimentation, nous sommes les parties d'un tout qui, par nécessité (nous allons y arriver), ont oubliés leur origine et leur nature même.
Pour pouvoir s'expérimenter, créer des possibles, changer des pures pensées en Expérience, l'Univers doit être nécessairement pourvu de certaines conditions : Ce sont les règles du Jeu, indispensables à l'existence de ce qui Est.
- La première condition indispensable est un (des) terrain(s) de Jeu, c'est l'énergie fondamentale qui selon sa fréquence de vibration prendra plusieurs formes (la physique nous démontre que la nature de la matière, de la chaleur, de la lumière est la même et que seule la fréquence vibratoire (donc l'information) détermine la nature de l'expression de cette énergie. L'univers est donc unique, une seule énergie en lien, sans discontinuité, sans séparation, et multiple, des concentrations et des fréquences différentes qui créent la différenciation). Cette première considération est la porte d'entrée de la "Magie", du pouvoir de "l'intention", des capacités "sur-naturelles" (qui ne le sont pas) mais ce n'est pas le thème de cette présentation.
- La seconde condition est la transformation, c'est le Temps. L'espace ne peut exister sans le temps, l'expérience ne peut se dérouler sans transformations, les possibles ne peuvent émerger sans un changement d'état et tout changement d'état nécessite une transition. C'est le Temps (l'éternel présent qui transforme sans cesse) qui permet la réalisation de toute chose, de tout réel, de toute expérience. La moindre pensée nécessite l'existence du temps, sous sa forme visible la transmission de signaux électriques et chimiques dans le cerveau.
- La seconde condition indispensable est un processus créatif, c'est à dire une organisation possible, une complexification possible, une affinité : c'est la nature même de l'énergie fondamentale de créer, de s'amalgamer, d'adhérer, de se complexifier, autrement dit d'Aimer.
Ce que l'on nomme l'Amour ("Dieu est amour", "l'essence de l'Univers est l'Amour") est la nécessité pour que toute chose soit possible de l'attirance mutuelle de toute chose en vue de leur complexification. Si l'énergie ne portait pas en elle cet élan d'attirance, cet élan de complexification, cet élan d'organisation et d'harmonie, il est évident que rien ne serait : les électrons, amas d'énergie, ne seraient pas associés à des noyaux, les atomes ne seraient pas associés entre eux, ne seraient pas des molécules et jamais les molécules ne pourraient devenir des cellules, premières unités "observables" du vivant (suivant la définition précédente).
C'est cet élan naturel (dont c'est la nature) qui conduit invariablement les cellules à la coopération et à la complexification, qui conduit aux êtres vivants de plus en plus complexes, composés d'un nombre de cellules en coopération de plus en plus important, qui conduit à la complexité suffisante qui nous permet de prendre conscience de notre conscience. Sans cette attirance, sans cette essence d'Amour, rien ne serait.
L'Amour dont il est question ici n'a rien d'Humain, même si notre émotion d'Amour en est tirée, l'Amour est une force qui agrège, qui crée, qui unit.
- La règle complémentaire à la précédente est que pour pouvoir se transformer, les choses doivent pouvoir changer d'état, doivent pouvoir se séparer tout comme pour créer de l'énergie le soleil doit détruire de la matière (fission nucléaire). Vous l'avez bien compris, la dernière règle du Jeu est la Mort. La Mort est l'énergie de la séparation, l'énergie du changement d'état, l'énergie du déséquilibre auquel pourra succéder un nouvel équilibre. Sans cette énergie de séparation, l'univers serait un point unique amalgamé contenant tout, chaque chose se figerait dans un état définitif et l'expérience ne pourrait alors se dérouler.
La "matière-énergie" et le Temps sont donc les modalités.
L'Amour et la Mort sont les conditions de toute création.
L'Amour et la Mort se succèdent, coexistent, intimement liées, elles sont les deux pôles d'une seule et unique force comme le sont les deux pôles d'un aimant, elles sont le Yin et le Yang, l'obscur et le lumineux.
"Le vase plein ne peut être rempli" Sans la mort, rien de neuf. Sans renoncement, pas d'évolution, sans lacher-prise, pas de de transformation.
- Enfin, et très rapidement car le sujet sera à nouveau abordé plus loin, il est indispensable pour que l'expérimentation se poursuive que chaque Conscience oublie son essence, oublie qu'elle est l'Univers tout entier. Cela est indispensable car, revenant à la source, plus aucune action ne devient nécessaire et plus aucune expérience [i]créatrice et originale[/i] ne peut être produite. Si, comme nous l'avons vu, toute chose immaginable existe en cet instant même, pourquoi faire (ou ne pas faire) quoi que ce soit ? Pourquoi deux cellules coopèreraient-elles ? Pourquoi la Vie voudrait continuer à se perpétuer ? Face à la conscience de la Totalité, la Vie s'éfface, c'est la mort de l'Ego chez l'Illuminé, la mort de l'Agir, la Mort du désir, la mort de l'impulsion. Même le mouvement spirituel cesse à l'instant où la conscience de l'éternité immuable est renouée. Les innombrables Bouddha sont devenus (conscients d'être) l'univers et sont entrés dans la vacuité et le non-agir. Par Amour, certains ont choisis d'indiquer aux autres Conscience leur vraie nature, d'autres ont tout simplement disparus, sont retournés à la source du non-crée, de la Conscience Pure. Pour créer l'infinité des conditions de l'expérience, suivant le "libre arbitre", la "libre création", il est nécessaire pour la conscience d'être mue par des désirs (illusions) et il ne peut en être ainsi qu'en créant les conditions (artificielles) de la Séparation.
Il semblerait cependant qu'à un certain niveau de complexification, la conscience puisse renouer son lien avec la totalité et, achevant son cycle d'expérimentation, est en capacité de dissoudre les frontières artificielles de la Séparation pour se fondre à nouveau dans le non-crée, se libérant ainsi des illusions et de la souffrance.
[b]B) Comprendre les règles du Jeu permet de trouver le Sens de la Vie (la direction)[/b]
Nous arrivons petit à petit à la question qui précède cet exposé. Quel est le sens de ma vie ?
La première remarque intéressante est que l'on parle avant tout du sens de la vie, autrement dit d'une direction. Celui qui cherche un "but dans la vie" se fourvoie car l'idée même d'un but signifie une chose arrêtée, figée, définie et définitive, séparée. L'univers n'a pas de but car il n'a pas de fin tout comme il n'a jamais eu de commencement ; l'univers est une transformation. On pourrait éventuellement accepter que le but de l'univers est l'expérimentation et dans ce cas là le but est en permanence atteint, il se réalise à chaque instant, il Est la raison même, la nature même, l'essence même de lui même. Suivant des projections humaines, le but est une illusion, il revient à croire qu'il existe autre chose de préférable à ce qui est déjà, autre chose qui pourrait être aquise. Bien sûr, dans la "vie courante", l'on peut dire que notre but est d'exercer tel métier, de posséder telle chose mais tout le monde se rend compte, une fois le "but" atteint, que rien n'a changé fondamentalement et que notre "but" (illusoire car inexistant) s'est déplacé plus avant, que notre "nouveau but" devient telle reconnaissance dans ce métier ou telle autre chose, par espoir qu'un jour cette course folle révèle son sens et que nous nous sentions "arrivés" quelque part. C'est se méprendre sur la nature même de l'Univers, qui est Nous, et qui est sans fin, immuablement transformé, par la modalité du temps, sous l'influence de l'énergie d'Amour et de l'énergie de Mort qui s'équilibrent. Rien ne peut être atteint, du moins rien de véritable (rien de conforme à notre nature, fluide, changeants).
Le seul "but" que l'on peut atteindre est celui de l'Univers, Expérimenter, vivre le présent, expérimenter toute chose et toute transformation, autrement dit le seul but que nous pouvons atteindre est déjà atteint.
[i]Lao-Tseu nous dit "La Voie est sous nos pieds"[/i]
La seule réalité est cet instant. Tout le reste est une illusion. Le passé, le futur, les possessions, les titres, les pensées même sont des illusions.
L'illumination est le deuil de la vie comme nous nous la représentons. L'Eveil est la prise de conscience de ce présent éternel dont nous sommes (en tant qu'Univers) l'unique acteur, c'est la contemplation des formes changeantes, éternellement changeantes, insaisissables, du processus de la Conscience qui crée et ordonne, pour l'expérience.
[b]a) Aucun but mais un sens... Et des règles du Jeu qui peuvent conduire à la Joie et à la Paix.[/b]
Quel est le but de ta vie Exolide ?
Il n'y en a pas.
Si on considère qu'il existe, tu le vis déjà en cet instant. Prend conscience que tu es moi, que tu es ton mari, tes enfants, ta plante d'ornement et même ta table pourtant "inanimée" et que tu t'expérimente selon la modalité qu'ici, en ce moment, nous nommons "être humain". Tu es l'univers et tu n'a que l'éternité pour perspective, que sont vains alors tous les espoirs, tous les projets et toutes les ambitions !
Une force en toi te dit pourtant que malgré tout il te manque quelque chose, un sens, une utilité, une fonction, de l'argent ou des pouvoirs, de l'Amour même ou de la Magie, cette force, tu la ressent en cet instant et elle t'affirme que tout cela est faux, qu'il y a forcément quelque chose à atteindre, que l'amour, la richesse, la plénitude que tu espère et que tu ne ressent pas doit bien exister ! Une force te dit que tu n'est pas "toi même", que tu n'est pas pleinement heureuse, que tu n'est pas satisfaite. Tout le monde poursuit un but, il y a bien des Bouddhas, des être libérés de la souffrance et toi tu souffres, il y a donc bien quelque chose à chercher, quelque chose à faire !
C'est à la fois vrai et absolument faux (autre paradoxe, développé plus loin)
C'est la force irrépressible de notre folie, l'élan individuel (et aveugle) de notre Ego. L'Ego s'est construit en tant qu'individu et en tant qu'individu, il lui manque tout un tas de chose et tant que qu'il restera persuadé d'être un individu, il lui manquera toujours tout un tas de chose, quels que soient ses "accomplissements". C'est ce manque qui te pousse à l'action, ce manque qui fait de toi une créatrice et une expérimentatrice. Ce manque, se sentiment de solitude, d'incomplétude (car le pressentiment que tu es plus que cela, et pour cause) qui te met en chemin et tu accepte ainsi ta propre règle de la séparation et de l'illusion comme nécessitée indispensable à la création.
[i]Je suis donc heureuse maintenant mais pourtant je ne me sens pas heureuse ? Il n'y a rien de plus à chercher et pourtant tout en moi me crie de changer, de me trouver un but, de me libérer de ce manque, d'entreprendre quelques chose pour être autre chose ?[/i]
Que faire de ce paradoxe ? Encore un petit détours, mais, c'est promis, nous avançons.
[b]b) Qu'est ce que la Souffrance ? Qui sont les gens heureux ?[/b]
La souffrance n'a qu'une seule racine :
[b]
La souffrance est le décalage entre un espoir (une représentation, une illusion, une attente) et un réel.[/b]
La souffrance due au corps (et non pas la douleur qui est un signal, une perception) est le décalage entre le souhait que nous avons de ne pas ressentir la douleur et le fait que nous la ressentions.
La souffrance de la perte d'un être cher est le décalage entre le refus d'une disparition et la réalité des changements incessant.
La souffrance de la pauvreté est la comparaison de notre état financier avec ce que nous désirons.
La souffrance de n'être "que soi" est le décalage entre qui nous sommes et celui, idéalisé, que nous espérons, puis souhaitons, puis ayons souhaité (selon l'âge) être.
La souffrance du manque d'amour est de croire que nous devrions en avoir plus.
La souffrance de notre vie tout entière est cet espoir illusoire que nous entretenons sur ce que nous devrions vivres, incapable d'accepter un réel que nous jugeons, à tord, toujours perfectible.
La souffrance est une dé-illusion, non pas la perte des illusion mais la chute d'une illusion pour laquelle nous avions investit énergie et espoir.
[i][b]"Plus grande est l'ambition, plus dure est la dé-illusion"[/b][/i]
La souffrance n'est pas un réel que l'on vit mais un espoir déçu.
[i]"La sagesse consiste à faire ses deuils"[/i]
[b]c) La sagesse du désespoir[/b]
[i]"Celui qui se contente aura toujours assez" Lao-Tseu[/i]
Voilà la réalité derrière cette maxime, quand on attend quoi que ce soit, de soi même, de la vie ou des autres, l'on se retrouve presque immanquablement déçu et l'effondrement de l'illusion dans laquelle nous avions investit nous cause une souffrance. Nous regardons le réel que nous vivons à l'aune de celui que nous attendions et nous le jugeons, nous le déprécions, nous sommes déçus (dé-sû, notre savoir, faux, est défait) et ce que nous pensions certain, solide, constructif, assuré, dans lequel nous avions investit notre équilibre intérieur s'écroule.
[i]"Si tu est privé de ce qui faisait ton bonheur, c'est que ton bonheur reposait sur du vent" [/i]
A l'inverse, la posture du Sage est de préparer la perte et non le gain. C'est dans la perte qu'il investit son énergie, dans sa préparation.
Investissant dans la perte, la préparant, il n'est pas surpris lorsque les difficultés adviennent, il n'est pas déçu, il sait que l'univers donne et prend et que l'amour et la mort, l'abondance et la pauvreté, la joie et la tristesse, la haute et la basse énergie se succèdent. Préparant la perte, il l’accueille, il l'expérimente si jamais elle doit survenir.
Mais, préparant la perte, il fait également plus que tout autre attention au moindre signe qui la présage dans les périodes où tout va bien et ainsi, dès les germes d'une situation problématique, il agit fermement pour éviter le désastre. Préparant la perte, il demeure sur ses gardes en permanence et commet peu de fautes, ce qui, paradoxalement, entraîne pour lui bien moins de perte que pour celui qui prépare le gain.
Le sage qui prépare la perte a sa conscience centrée sur l'idée de sa mort inévitable et imprévisible et comparé à cette fin de toute expérience, toute expérience prend pour lui une intensité vivante et nourrissante.
Préparant la perte, enfin, en plus de savourer ce que la vie lui offre en cet instant, conscient que demain peut être pire qu'aujourd'hui (contrairement à celui qui prépare le gain et espère que demain lui sera plus profitable), il est, la plupart du temps, déçu
[i]positivement[/i] par les circonstances que la vie lui offre et il s'émerveille que tout se passe mieux que ce à quoi il pouvait s'attendre.
Celui qui espère devenir millionnaire en montant une affaire sera trés déçu si, à la fin de sa vie, il n'a pu amasser à la banque que cinq cent mille, après de nombreux efforts et de motivations investis dans cet espoir.
Celui qui se prépare à l'échec de son entreprise et tente par avance de limiter sa perte sèche en cas de faillite sera aux anges si il atteint cette somme à un moment de sa vie.
Le réel de ces deux hommes est le même sauf que l'un sera déçu avec douleur et aura reporté sa joie au lendemain tout au long du chemin tandis que l'autre sera déçu avec joie et se sera réjouis chaque jour où son entreprise n'aura pas fait faillite.
La différence est fondamentale et pourtant, rien n'aura différé entre ces deux chemins de vie si ce n'est les attentes de chacun.
[b]d) L'Harmonie du Corps et de l'Esprit : le Sens de l'Univers[/b]
La Voie est sous nos pieds, il n'y a rien à changer, et pourtant, au quotidien, malgré le travail personnel sur les désirs, sur les attentes, malgré notre préparation à la perte, nous ne nous sentons pas pleinement épanouis.
L'harmonie dont il va être question est une question nodale, tant concernant la Paix intérieure que concernant la porte de la Magie.
[i]"Il est inutile de penser l'Univers, mieux vaut s'insérer en lui"[/i]
Nous avons vu précédemment quelques unes des grandes Lois de l'Univers.
L'Univers cherche l'expérimentation, la création et utilise pour cela les forces d'Amour et de Mort, le Yin et le Yang, le flux et le reflux.
Ses aspirations sont élevées, elles sont la beauté et l'harmonie ainsi la nature émerveille, l'organisation spontanée conduit à l'ordre, à la beauté et à l'équilibre.
[i]
"Le Ciel et la Terre atteignirent l'équilibre et les vallées se remplirent".[/i]
L'équilibre est une notion fondamentale sur la Voie du Tao, appelée aussi la Voie du Juste Milieu. L'Univers tend vers la complexification et de par la force (impersonnelle et non humaine) d'Amour s'empresse de soutenir et de faire croître cette complexité pour son épanouissement.
La force d'Amour pousse sans cesse toute chose vers son épanouissement, la force de Mort, simultanément, pousse toute chose vers sa dispersion. Selon les conditions particulières, temporelles et spatiales, selon les modalités et l'équilibre, l'une prend le pas sur l'autre puis cet équilibre finit par s'inverser et l'autre domine pour s'inverser à nouveau, indéfiniment. C'est le flux et le reflux, c'est la croissance et la décroissance, l'enfance et la vieillesse, le big-bang et la contraction de l'Univers (théorie encore incertaine scientifiquement mais qui, j'en suis certain, sera vérifiée un jour), c'est l'inspir qui nourit, l'expir qui disperse, le remplissage et la vidange qui permet un nouveau remplissage.
Celui qui comprend qu'il est l'Univers comprend également qu'à son échelle incarnée, il partage le même Destin, il partage les mêmes lois. La conscience non égotiste, ouverte, ne met plus sa vie au service de ses propres intérêts ni même au service des Hommes mais au service de la Création toute entière.
N'étant plus centré sur lui même, n'observant plus les phénomènes en terme d'utilité pour lui même ou de nuisance, de progrès ou de régression, ne jugeant et n'espérant rien de plus de ce qui lui est offert, le sage est en capacité d'observer le monde sous un angle non-humain. Libérer des jugements, des peurs et des attirances, il devient capable de sentir et de comprendre les phénomènes et les lois qui les gouverne. Comprenant le flux et le reflux, le gain et la perte, la croissance et la viellesse et la transition immuable éternelle et incessante de toute chose selon des mouvements qui se répètent, il change de manière fondamentale sa représentation du monde et remplace les valeurs, les idées, les espoirs et les illusions par le sens aigu de la signification de toute chose. Comprenant les phénomènes pour ce qu'ils sont et non pour ce qu'il voudrait qu'ils soient, il peut anticiper toute chose avant même que les premières manifestation ne soient apparues.
Le Yi King, Livre des Transformation, étudie les 64 grands mouvements de l'Univers, leurs cycles et leurs interpénétrations. Ces mouvements se répètent, quelles que soit les échelles et se chevauchent, s'entremèlent. Ils sont les conditions de l'expérience, les modalités, les règles du Jeu. Par l'observation non centrée sur l'Ego du monde, le sage comprend les rouages du monde et se faisant, au présent, y trouve sa place. Reprenant à son compte les aspirations de l'Univers, il choisis de devenir un rouage conscient de sa propre cause, l'expérimentation la plus élevée possible, découvre l'Amour, en tant qu"énergie, et agit sans désirs, serviteur de l'Univers, serviteur de lui-même, libre d'avoir adhéré à sa propre servitude.
[i]"Le Tao est comme l'eau, qui favorise tout et ne rivalise avec rien. [...] Il favorise ce qui est Droit et soutient ce qui est tord."[/i]
[b]
e) L'Amour Impersonnel est la clef du bonheur[/b]
Pour que la vie se perpétue, pour que l'éternel retour puisse continuer vers la complexité et la beauté, l'Univers a créé des guides pour pousser chaque chose dans ce sens. Ces guides sont les sentiments. Sans la force d'Amour, nous l'avons vus, les atomes, molécules, êtres vivants ne se seraient pas constitués de même que sans cette force, l'être humain ne se survivrait pas à lui même.
l'Amour est la force qui a permit à ce qui est d'exister et la force qui permet à ce qui existe de perdurer dans l'être. Que seraient les Hommes si en cet instant, plus aucun ne ressentait d'Amour pour rien ? L'espèce et la planète entière disparaitrait en peu de temps. Mais cette organisation parfaite nous donne en nous même les moyens du bonheur individuel et collectif.
L'amour Impersonnel, à ne pas confondre avec les émotions ou l'amour porté sur un objet (ce qui est là encore, une illusion, qu'un objet soit porteur d'amour alors que chaque parcelle d'univers en est constituée) est un sentiment, une énergie, qui prend naissance et se nourrit au niveau du ventre (Tan Tiem) à deux centimètre sous le nombril, trois septième de profondeur. L'amour impersonnel, une fois compris pour ce qu'il est, la révélation d'une énergie très concrète, accumulable, utilisable, peut être pratiqué en soi. On n'aime plus ceci ou cela, on aime, c'est à dire que l'on ressent en permanence ce lien énergétique avec la source.
Tout cela est si bien fait que ce sentiment est le plus agréable que ce que la conscience puisse rechercher, que cette énergie qui peut être augmentée par la pratique, amène la joie, la sérénité et la paix, la santé et la douceur. L’altruisme, c'est à dire l'action sans d'autre but que le plaisir de ressentir et d'utiliser cet amour et l'acte le plus égoïste et le plus généreux qui soit. Cet Amour là est conforme au Tao, il nourrit toute chose et comme l'on est détaché de tout résultat puisque la récompense est déjà en train d'être vécue, il ne blesse rien et favorise tout.
Cette énergie (l'un des aspect du Ki, l'énergie vitale, qui a lui même plusieurs "qualités") peut être développée par la pratique méditative, les arts martiaux, le yoga et toute autre forme de pratique corporelle visant consciemment à son épanouissement.
Une fois installée, cette énergie accompagne le sage quelle que soient les conditions extérieures, quelle que soit sa vie, ses aléas, ses rencontres et, satisfait de ce qu'il a, heureux et sans désirs, jouissant de la Joie d'aimer, il n'est plus rien qui ne saurait l'atteindre.
Il est bon d'insister cependant sur la nature impersonnelle de cet amour, c'est à dire détaché. Cet amour mystique est détaché de tout objet extérieur et c'est ainsi seulement qu'il ne peut être perdu. Cultivé pour lui même, il finit par supplanter toutes les "affections humaines" et conduit au détachement et à la paix intérieure car plus aucun évènement n'influe sur sa présence et la joie qu'il procure.
Conforme à sa nature (divine, universelle), à l'Univers qu'il est lui même, agissant dans le sens et au service de ce dernier, l'Homme cesse toute séparation avec son essence et peut briser les chaines des illusions et des espoirs, des ambitions et des projets.
C'est ainsi qu'il est dit [i]"Le sage n'a pas d'affections humaines, le peuple lui est comme chien de paille"[/i]
Le sage n'est plus "humain", il est l'univers et son affection est cosmologique, universelle et sans objet. Il revient à sa nature, agit sans désir et pourtant favorise toute chose, ne cherche pas à se mettre en valeur et pourtant est mis en avant, ne cherche pas à se protéger et pourtant perdure. En accord avec les lois et les mouvements de l'Univers, ouvert à sa sensibilité et au guide que représentent les sentiments, sa route s'ouvre d'elle même devant lui. C'est ainsi qu'il réalise de grandes chose, sans même s'en rendre compte, témoin de ce sortilège, heureux de la beauté de la vie car en lien avec la source.
[i]"Tout le monde a son but, moi seul je parais démuni parce que je tiens à téter ma mère" Lao-Tseu.
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[b]f) Le Bonheur (et la Bonne Heure)[/b]
"Ce qui a échoué hier réussira peut être aujourd'hui, ce qui était valable aujourd'hui ne le sera peut être pas demain [...] ainsi le sage considère le ventre et non l'oeuil, il s'attache au fond et non à la forme, il accepte ceci et rejette cela"
Une fois cet amour déconnecté de nos désirs et de nos peurs et des conditions extérieures, il ne reste au sage qu'à réagir aux demande de son maître, l'Univers, a qui il a volontairement prété allégeance. Il a compris que, de toute façon, il ne peut échapper à ces lois et plutôt que de chercher une liberté vaine qui n'existe pas de par sa condition même, il agit en référence à la Grande Image, parcelle de l'univers tout entier au service, à son échelle, de la grande oeuvre. La grande oeuvre elle même ne lui importe plus et il vit simplement pour le plaisir que représente la Voie et l'action juste, éclairée par l'Amour et la Bienveillance.
[b]f) Le désir du Destin[/b]
[i]" Le seul désir qui libère est le désir du Destin" Epictète.[/i]
Ainsi Exolide, au terme de longues heures d'écritures pour le développement de cette pensée, nous en arrivons au point de ta problématique. Tu veux savoir comment trouver ta Voie ? Il n'existe pour cela qu'un seul moyen, c'est de ne plus la chercher mais de chercher l'Amour Impersonnel et de l'ancrer en toi dans le présent.
Si tu oriente tes choix suivant d'autres désirs, suivant des ambitions, les images mentales où tu te verrais heureuse ici, ou là, à faire ceci ou à faire cela, tu va continuer de courir derrière ton insatisfaction.
Si par contre tu te refuse à toute ambition, que tu travaille sur ton contentement plein et entier, que tu développe par une pratique énergétique intentionnelle et méditative ta capacité universelle à aimer en soi, tu sera amenée à faire des choix, non pas centrés sur l'ambition ou le désir mais centrés sur la marche Naturelle de l'Univers et ta place dans ce monde apparaîtra d'elle même. Tu deviendra ainsi, sans aucuns efforts, qui tu doit être parmi les Hommes, tu ne t'angoissera plus de rien car consciente de la perte tu la prépareras et ayant trouvé le seul trésor inestimable que nous puissions vraiment posséder tu ne désirera rien d'autre que d'Être, où que tu sois, quoi que tu vives.
Il suffit pour cela de questionner cet Amour en Soi pour chacun de tes choix, à chaque instant et de transférer tous tes désirs en un seul : Aimer l'Univers (toi), l'Expérience et le Destin.
Le seul Désir qui libère est le désir du Destin car ce désir est toujours réalisé. Le seul moyen d'effacer le manque est de trouver en nous l'amour que nous cherchons hors de nous, le seul moyens d'effacer la souffrance est de préparer la perte plutôt que le gain.
[b]VI) En conclusion[/b]
Il n'y a pas de but à la Vie.
Ce sortilège est une expérience dont nous somme l'auteur et l'acteur.
Il existe cependant des Règles du Jeu, des Lois Naturelles qui constituent un Sens, une direction.
Celui qui trouve l'amour en lui, se détache de l'humanité pour s'attacher à l'Univers, celui qui prend conscience de la vanité de ses désirs et prépare la perte au lieu du gain, développant ainsi son contentement (se contenter est être content), celui là trouvera sa Voie sans la chercher.
Il est possible que ta Voie soit dans le domaine Magique, médical ou autre, cela n'a pas d'importance car ce chemin qui est le tient se révèlera à toi sans effort à l'instant où tu ne le cherchera plus.
Libérée de tes craintes et de tes attentes, tout t’apparaîtra par magie et tu sera alors en mesure d'accomplir de grande chose, même sans le vouloir. Cet état d'ouverture non parasité par l'image de Soi est la porte de la Magie réelle et des miracle et, comble de l'ironie, une fois à cette porte, ayant appris à te contenter de ton humble condition de rouage de l'Univers, cette Magie ne t'intéressera même plus car seule comptera pour toi la joie d'aimer et d'apprendre à découvrir plus avant les sentiments qui guident les courants d'airs et autres magiciens dans cet Univers et cette vie vaine et pourtant si pleine de tout.
Je te souhaites de trouver ta voie, quelle quelle soit et surtout de ne pas la chercher. La seule chose que je te souhaite de chercher, c'est le sentiment d'Amour impersonnel, qui est ta propre essence et ta propre grandeur.
[i][b]"Par le non-agir, il n'est rien qui ne se fasse". Lao-Tseu.[/b][/i]
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