sirènes |
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Petite sirène copenhague |
Les sirènes sont les démons de la Mer de la mythologie grecque. C'étaient des genres d'oiseaux à tête de femme qui attiraient les voyageurs par leur chant merveilleux, ou leur musique ; ils s'échouaient alors sur des écueils et elles les dévoraient. On dit qu'elles vivaient dans les îles proches de la Sicile. Plus tard, on a représenté les Sirènes avec une queue de poisson. Ulysse dans son voyage, fait boucher les oreilles de ses marins et se fait attacher au mât afin de pouvoir entendre le chant des sirènes tout en y résistant. Orphée ose rivaliser avec elles. A la fin, dépitées, elles se jettent à la mer et disparaissent pour toujours. C'est sûrement suite à cet "incident" qu'on a représenté les sirènes comme des femmes à queue de poisson. Hara |
On les retrouve aussi dans la mythologie nordique. Je cite : "les Havfrues, que l'on nomme ailleurs sirènes. Elles ont un torse de femme et une queue de poisson. Il en est de bonnes et de perfides, mais toutes sont très belles. Au plus clair de l'été, quand une légère brume de chaleur tremble sur l'horizon marin, on peut parfois découvrir une Havfrue assise à la surface des eaux. Elle lisse sa longue chevelure avec un peigne en or. Quand les pêcheurs allument des feux sur le rivage, les sirènes sont souvent nombreuses à venir s'y réchauffer, car on les dit frileuses. Elles cherchent à entraîner les hommes qu'elles ont séduits dans leurs repaires sous-marins. Il faut résister au désir de les suivre et refuser l'amour qu'elles promettent. A qui sait déchiffrer les signes, elles n'annoncent que filets déchirés, poissons pourris, tempêtes horribles et naufrages funestes. Des disparus en mer, il est dit qu'ils ont été emportés dans les demeures des Havfrues." Hara |
Sirène d'Amboine ; extrait de l'Histoire naturelle d'Amboine, par François Valentijn (1726) |
Oannès : l’aspect masculinOannès est un être de sexe masculin, un animal devenu divinité qui émergeait de la mer d'Erythrée pour enseigner aux simples mortels les grandes valeurs spirituelles. Un être symbolisant pour les hommes de cette époque les mystères de la guérison et de la fertilité, ainsi que le pouvoir merveilleux du soleil dispensateur de toute vie. Ce personnage apparaît dans l'un des rares fragments parvenus jusqu'à nous de l'Histoire de Chaldée, ouvrage de Bérose, prêtre et astronome babylonien qui vivait au IIIe siècle avant J.-C. Tiré de « Sirènes et mastodontes » de Richard Carrington 1957(compte rendu par Le_Mire): |
"Le corps entier de l'animal, écrit-il, était celui d'un poisson; cependant, il avait sous sa tête de poisson une seconde tête, humaine celle-là, et, joints à la queue, des pieds également humains. Doué de raison, il avait une voix d'homme, et il s'exprimait dans notre langue. Il introduisait ceux qui l'écoutaient dans la connaissance des arts, des lettres, de la science; bref; dans tout ce qui peut contribuer à adoucir les mœurs et à conduire le genre humain à une vraies civilisation." |
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Cet individu éminemment sympathique portait le nom d'Oannès, le dieu-poisson de Babylone. Chaque matin, il émergeait de la mer pour. retourner dans les flots au coucher du soleil. Sur les premières images connues, Oannès apparaît comme un homme portant une tête de poisson en guise de casquette. La peau du poisson est drapée sur ses épaules à la façon d'une cape, la nageoire caudale descendant jusqu'aux jarrets et parfais jusqu'aux chevilles. |
Atergatis : l’aspect fémininDéesse de la lune, Atergatis fut dotée d’une queue de poisson parce qu’elle représentait le pendant féminin d’Oannès. Tout comme lui, elle émergeait de l’océan pour y retourner au terme de son long voyage à travers le ciel nocturne. Elle devait donc également avoir une nature amphibie, moitié humaine, moitié poisson, avec cette différence qu'étant femme elle devait être à la fois moins vigoureuse et plus mystérieuse qu'Oannès. Ce fut sans doute ainsi que naquit la première déesse à corps de poisson. Bientôt ses vertus prirent de l'ampleur et se mirent à proliférer, comme s'amplifient et prolifèrent les légendes et même les simples rumeurs. Peu à peu, elle allait accaparer, sous ses divers travestis, les nombreux traits que les hommes prêtent toujours aux femmes - beauté, vanité, orgueil, cruauté, charme - et bien entendu une tendance inavouée à l'amour impossible. Si bien qu'Atergatis et ses différente « doubles » que l'on rencontre dans d'autres mythologies forment une ascendance fort acceptable pour les sirènes des époques ultérieures. |
Atergatis, d'après une pièce de monnaie phénicienne |
Quant au bonze marin des légendes chinoises; il devait être bien plus impressionnant que son pendant occidental. Connu sous le nom de Haï Ho Shang, ou « prêtre bouddhiste de la mer », il était la terreur des pêcheurs sur les côtes méridionales de Chine. C'est que, non content de pouvoir déchaîner à son gré le vent et la tempête, il attaquait parfois les jonques et les faisait chavirer. Lorsgu'il révélait ses intentions malveillantes à l'égard d'un bâtiment; le meilleur moyen pour le tenir à distance était une danse rituelle. A bord de chaque jonque naviguant dans ces parages, il y avait au moins un matelot qui avait appris spécialement les pas capables d'éloigner le bonze marin. L'homme s’exécutait à la proue du bateau, agitant un bâton orné de rubans rouges, au son rythmé d'un gong ; L'équipage pouvait, également se protéger en brûlant des plumes, car le Haï Ho Shang avait horreur de cette odeur et prenait le large plutôt que de l'affronter. Parfois, les pêcheurs avaient la chance de trouver dans leurs filets toute une couvée de jeunes bonzes marins. Leur capture donnait régulièrement lieu à une scène émouvante : les bébés bonzes. tombaient à genoux et levaient les nageoires pour supplier les pécheur de les épargner. Prière vaine, car aucun homme sensé ne pouvait leur laisser la vie sauve : les flots abritaient trop de bonzes adultes ; remettre en liberté une nouvelle génération de ces monstres eût été une folie. |
La Sirène MédiévaleLes marins gardent toujours l’idée d’une déesse de la mer. Elle survit sous des vocables aussi divers que néréide, mermaid, charybde ou grande naufrageuse, gwrac’h ou dahud, fée ou sorcière des houles, morgane, mari-morgane ou encore mari vorgan qui attirait, séduisait et entraînait les hommes au fond de leur royaume sous-marin. |
Ève au Musée Rolin d'Autin : XIIème siècle |
« … La sirène, qui chante d'une voix si belle qu'elle ensorcelle les hommes par son chant, enseigne à ceux qui doivent naviguer à travers ce monde qu'il leur est nécessaire de s'amender. Nous autres, qui traversons ce monde, sommes trompés par une musique comparable, par la gloire, par les plaisirs du monde, qui nous conduisent à la mort. Une fois que nous sommes habitués au plaisir, à la luxure, au bien-être du corps, à la gloutonnerie et à l'ivresse, à la jouissance des biens du monde et à la richesse, à la fréquentation des dames et aux chevaux bien nourris, à la magnificence des étoffes somptueuses, nous sommes sans cesse attirés de ce côté, il nous tarde d'y parvenir, nous nous attardons dans ces lieux si longtemps que, malgré nous, nous nous y endormons; alors, la sirène nous tue, c'est-à-dire le Diable, qui nous a conduit en ces lieux, et qui nous fait plonger si profond dans les vices qu'il nous enferme entièrement dans ses filets. Alors, il nous assaille; alors, il s'élance sur nous et il nous tue, nous transperce le cœur, tout comme agissent les sirènes avec les marins qui parcourent les mers. Mais il existe plus d'un marin qui sait prendre garde à elles et reste aux aguets : tandis qu'il fait voile à travers la mer, il se bouche les oreilles, afin de ne pas entendre le chant trompeur. C'est ainsi que doit faire le sage qui passe à travers le monde : il doit demeurer chaste et pur, et se boucher les oreilles, afin de ne pas entendre prononcer des paroles qui puissent le conduire au péché. Et c'est ainsi que bien des hommes parviennent à se protéger : ils empêchent leurs yeux et leurs oreilles d'entendre et de contempler les plaisirs et les choses mauvaises par lesquels bien des hommes se laissent tromper. » |
chapiteau roman |
Mélusine au bain sur le vitrail à Saint-Sulpice de Fougères |
la Mélusine médiévaleLa Fée Mélusine a le don de transformation. Elle apparaît comme une « Dame » des fontaines et des eaux. C’est sous cette forme tenant du serpent et de la sirène que, violant l’interdit, son époux Raimondin la découvre au bain. C’est métamorphosée en serpente qu’elle s’évade du manoir conjugal. Et c’est sous forme d'oiseau qu'elle revient pousser des cris d'effroi chaque fois qu'un malheur menace les Lusignan. Bref, elle concilie les divers éléments : les Eaux en tant que Sirène ou Ondine ; la Terre comme Serpent; l'Air en tant qu'Oiseau. Elle est d'abord Dame des eaux, des rivières, des lacs, de la plage et des bains. Déjà aux temps antédiluviens, sous la lune son astre, elle pêchait des poissons argentés, une de ses formes secrètes. Nageuse incomparable et ondine d'argent, elle reste une fée proche des fontaines, où, comme Mélisande, elle perd son anneau. Elle est aussi Génie de la Terre, des bois, au cœur desquels vient s'inscrire sa demeure, sentant bon les sous-bois, les fourrés où les serpents vont dépouiller leur peau ; où, une fois coupés, serpentent aussi les racines des arbres qui survivent et fissurent les murs. De ce vieux génie de la terre : le Serpent, elle a la peau, écailleuse. Sa reptation en a la rapidité. Elle rampe et s'enroule autour de son amant, l'étouffant de ses spires, jusqu'au moment des noces où perçant sa nature secrète, l'homme, le vieil ennemi «tueur de fées», la contraindra au cri, à la fuite, à la disparition. Elle est encore Génie de l'Air, génie lunaire, accordant à l'époux et ses cuisses de lune et ses fesses de lune, fraternelle à cet astre des nuits qui dispense les fantasmes et les songes, et sous l'auréole duquel elle fuit à jamais sous une forme ailée. Enfin, elle est Fée bâtisseuse, traçant des plans, guidant des artisans, élevant sa demeure sur le contour du sol qu'interdisent des cordeaux ; ou encore, sur le sable des plages, édifiant des tours, des douves, des portes et des ponts. Fée autour de qui s'écroulera plus tard la demeure bâtie, ainsi que toute la cité qui s'abîmera au vide de ses grottes. voir aussi le conte |
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Il existe une certaine affinité entre Mélusine et la Vouivre, car les deux sortent des entrailles de la terre comme les dragons. De même, il est facile de trouver des similitudes entre Mélusine avec la Fée Morgane et la Dame du Lac du cycle des Romans des Chevaliers de la Table Ronde. <– chapiteau de la Porche du For : la femme étant une sirène à queue de poisson, extrait de Forez - Velay roman, Édition du Zodiaque |
Certains historiens estiment qu'Alienor d'Aquitaine est à la base de la popularité de la Légende de Mélusine. Gervais de Tilbury signale cette légende dès 1150 et Bersuire dès 1250. Elle est parachevée sous oeuvre littéraire par Jean d’Arras en 1393, puis fut célébrée à nouveau en 1401 dans les vers de Coudrette. C’est l’époque du démantèlement des royaumes des Lusignan en Orient, et du grand danger d'éclatement pour le royaume de France. Devant la déchéance annoncée dans la légende, le travail de l'inconscient, le travail du rêve collectif en oeuvre dans le mythe se retournent sur le passé pour l'expliquer. |
La petite sirène Symbole de Copenhague |
Et vogue la mystérieuse sirène au XVIIIe siècleLe XVIIle siècle, si fier de son positivisme et de son bon sens, s’est passionné tout autant pour les sirènes. L'un des principaux champions de leur cause était un Hollandais du nom de François Valentijn, un aumônier colonial qui, dans son Histoire naturelle d'Amboine, publiée en 1726, relate plusieurs apparitions de sirènes dans les eaux des Indes orientales. La section du chapitre sur les poissons d'Amboine est consacrée à une description détaillée des "Zee-Menschen et Zee-Wyven (Hommes et Femmes de la Mer), une planche où figurent plusieurs spécimens de la femme maritime d'Amboine donne l'image d'un exemplaire particulièrement séduisant. En réalité, cette illustration reproduit simplement un dessin colorié dû à un certain Samuel Fallours, peintre officiel de la Compagnie des Indes Hollandaises, et qui parut en 1718, dans le cadre d'un ouvrage intitulé Poissons, écrevisses et crabes des Iles Moluques. D'après la légende accompagnant le dessin, Fallours a dû rencontrer une espèce de sirène assez différente de celle répandue dans les eaux nordiques. Il la décrit en ces termes : "Un monstre ressemblant à une sirène, capturé sur la côte de Bornéo, dans 1e district administratif d'Amboine. Elle mesurait 59 pouces (1,48 m) et avait à peu près la forme d'une anguille. Transportée à terre, elle vécut quatre jours et sept heures dans un tonneau rempli d'eau. De temps en temps, elle émettait de petits cris, comme une souris. Bien qu'on lui présentât de petits poissons, des crabes et des écrevisses, elle refusa toute nourriture. Après sa mort, on trouva au fond du tonneau quelques excréments semblables à des crottes de chat". |
Sirène illustrée du Bestiaire Ashmole (XIIIème siècle) |
une contrefaçon réputéeLa Sirène japonaise de Lee : extrait de l'Explication des Fables maritimes (Curiosité de foire du XIXème siècle qui appartenait à Henri Lee, directeur de l'Aquarium de Brighton) |
« Cher Monsieur, il y a environ douze ans, alors que je dirigeais l'école paroissiale de Ray, je, me promenais par une chaude journée d'été sur la grève de Sandside Bay. Comme je me dirigeais vers le promontoire, mon attention fut attirée par une apparition insolite. Sur un rocher- s'avançant dans la mer était assise une créature ressemblant à une femme dévêtue; elle paraissait occupée à peigner ses longs cheveux châtain clair qui lui tombaient sur les épaules. Elle avait le front arrondi, le visage lourd, les, joues rougeaudes, les yeux bleus; en revanche, les lèvres, par leur dessin, rappelaient plutôt celles d'un homme. Comme elle gardait la bouche fermée, je ne pus distinguer ses dents. Les seins et le ventre, les bras et les mains évoquaient, par leur forme et leurs dimensions, un corps de femme adulte. Les doigts, à en juger d'après leurs mouvements, ne devaient pas être palmés; toutefois, j'étais trop loin pour m'en rendre compte avec certitude. Je pus l'observer pendant trois ou quatre minutes; elle continuait à peigner sa longue et épaisse chevelure dont elle semblait très fière. Puis, brusquement, elle se laissa glisser du rocher et disparut dans l'eau, pour ne plus remonter. Si mon récit peut contribuer à établir la réalité d'un phénomène que les naturalistes ont jusqu'à présent persisté à considérer comme imaginaire, ou à ébranler le scepticisme de ceux qui nient par principe tout ce qui dépasse leur entendement, je m'estimerai largement récompensé. En vous remerciant d'avance de bien vouloir m'ouvrir les colonnes de votre journal, je vous prie d'agréer, cher Monsieur, etc. "William Munro" |
Ulysse et les sirènes par Picasso (1947) |
ill: hajime : sirène |
Le XXème siècle redécouvre la Femme sous les traits d’une sorte de Sirène-Mélusine Les Surréalistes, par exemple, se sont intéressés à la fée des ondes. Voici un texte Benjamin Péret. « Par les midis torrides, tu me verras surgir - non, prudence ! - tu me devineras dans les profondeurs de la source, à moins que je ne risque un oeil sous le radeau d'une feuille de nénuphar vêtant une eau léthargique. Je suis de tous les pays. Ici, j'ai un teint de nuit africaine et l'on m'honore, de l'autre côté de l'océan, un rameau de fleurs à la main. Là, au fond des rivières inconnues, je chante autant pour séduire le voyageur nocturne qui m'aperçoit dans les taches que la lune dessine sur l'eau sombre. Malheur à toi, si tu oses contempler mon visage lumineux ! Ébloui, te voilà nageant dans mon sillage, la main tendue vers mon immense chevelure couleur d'avenir et je t'entraîne. Je suis partout où l'eau peut me dissimuler. Je suis la vie de l'eau, je suis Mélusine, souveraine incontestée et mère de l'eau, sa cause et son effet, son cri et son silence feutré; là je prends forme, je deviens femme éternellement.» Divinité aquatique, porteuse d'avenir, comme celle d'Arcane 17 d’André Breton, la Mélusine de Péret, telle l'Amour dans la fable antique, ne peut être vue. |
Témoignages« Bonjour,
« À Madagascar, les Ondines emmènent les fêtards dans les lacs, et ils ne réapparaissent plus jamais.Cele arrive de temps en temps.Des gens intelligents(Professeurs, Ingénieurs) m'ont confirmécet état de fait. De mêmme, il est fréquent de trouver des Gnômes,que l'on nomme Dadibé ou Kalanour,dans les forêts.Beaucoup de Malgaches travaillent en Magie avec ces Djinns. Ils apparaissent et vous parlent et guérissent des gens. Salutations. » Jason Anin |
Les sirènes existent-elles vraiment?Cette question nous est souvent posée, sur le forum de Pandore, vous pouvez suivre cette discussion ici : Les sirènes et les créatures légendaires existent-elles? |
Bibliographie
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