Des voyages de l'âme et autres termes cités

Le chamanisme

de samane en langue toungouze (Sibérie), désigne un ensemble de techniques et d'expériences plurimillénaires que l'on retrouve dans diverses cultures (dans les Amériques, en Sibérie, en Scandinavie, en Europe orientale, en Asie centrale, en Afrique du Sud, en Australie arborigène). Le chamane, lui, est l'autorité spirituelle d'une communauté, qui guérit les âmes et les corps en équilibrant les forces (spirituelles, humaines, naturelles) présentes dans les différents pans de la réalité, par le biais de l'extase et du sacrifice (animal, végétal ou minéral). Voyant et thérapeute, le chamane ingère parfois des susbtances (le peyotl au Mexique et aux Etats-Unis, l'ayahuasca en Haute-Amazonie, l'Amanita muscaria - amanite tue-mouche - en Sibérie) qui accélèrent son voyage à destination du monde non visible. En général, il se passe cependant de l'usage de ces drogues, leur préférant le tambour dont les rythmes aident l'esprit à se dépacer vers les différents niveaux de réalité non ordinaire. Le néochamanisme, mouvement qui a succédé à la contre-culture occidentale des années 60, s'efforce de prendre en compte la sensibilité écologique du monde moderne et son besoin de revitalisation spirituelle. Parmi ses leaders, Michael Harner, fondateur de l'"Institute for Shamanic Studies" [P.O. Box 1939, Mill Valley, Ca 94942, Etats-Unis, fax 001 415 380 84 16], dont l'ambition est de faire accéder chaque individu qui le désire aux états modifiés de la conscience.

L'ayahuasca

'liane de l'âme', est le nom quechua donné au mélange, utilisé depuis près de 5000 ans par les peuples amazoniens, de deux plantes: la Banisteriopsis caapi - appelée communément ayahuasca - une liane des forêts de l'ouest du bassin de l'Amazone, connue sous plusieurs autres dénominations locales (caapi, dapa, mihi, kahi, natema, pindé, yajé), et un additif, en général la Psychotria viridis (chacruna en espagnol), le cawa mentionné par Michael Harner ou la Diplopterys cabrerana . L'ingestion du mélange, macéré et éventuellement bouilli, commence par provoquer des nausées et des vomissements, puis "libère l'âme du corps", permettant au sujet de découvrir, au travers d'hallucinations intenses, des pans de la réalité jusque là insoupçonnés. Les mélanges les plus puissants provoquent des visions de serpents et/ou de jaguars. L'ayahuasca a la particularité de "révéler" les propriétés des plantes (fougères, cactus, roseaux, tabac, plantes psychotropes) que l'on mélange avec elle. Les Indiens s'en servent donc comme d'une espèce de "microsocope" pour observer et répertorier les plantes de la forêt amazonienne. Les Européens ont découvert l'ayahuasca en 1851 grâce au botaniste anglais Spruce, mais ne l'ont analysée chimiquement qu'en 1969.

La "médecine des signatures" ou médecine par analogie prétend établir des concordances entre certains organes du corps ou certaines maladies, et les formes, les couleurs ou les goûts de certaines plantes. Selon Robert Turner, un botaniste anglais du XVIIe siècle, "Dieu a imprimé sur les plantes, herbes et fleurs, des hiérogyphes, en quelque sorte la signature même de leurs vertus". En 1624, Oswald Crollius explique, dans La Royale Chimie : "Les herbes parlent au curieux médecin par leur signature, lui descouvrant par quelque ressemblance leurs vertus intérieures, cachées sous le voile du silence de la Nature." La pharmacopée traditionnelle recommande par exemple l'anémone hépatique (Hepatica triloba ), dont les feuilles rappellent la forme du foie, pour soigner les maladies du foie; la chélidoine (Chelidonium majus ), dont le suc jaune rappelle la bile, pour soigner les affections de la vésicule biliaire; la ficaire (Ficaria ranunculoides, ), dont les tubercules valident l'appellation d'Herbe aux hémorroïdes, comme médicament anti-hémorroïdaire; etc. Plusieurs de ces médicaments ont été validés par la pharmacopée moderne.

L'ADN

ou acide désoxyribonucléique est présent dans tout organisme vivant. Il contient l'ensemble de ses caractères héréditaires, et permet donc à ses cellules de se reproduire, de se structurer et de fonctionner. La structure moléculaire de l'ADN a la forme caractéristique d'une échelle en spirale. Pour une "visite guidée" de l'ADN, on lira, dans Le Temps stratégique No 67 de décembre 1995: "Les archéobactéries (qui vivent dans des milieux où toute vie semble impossible) seraient les ancêtres des plantes... et de l'Homme!", par W. Ford Doolittle.

Sources: Les plantes des Dieux, par Richard Evans Schultes et Albert Hofman (Paris, Berger-Levrault, 1981), Le pouvoir des plantes, par Brenda Lehane (Paris, Hachette, 1977), Les simples entre nature et société, par Pierre Lieutaghi (EPI, Mane, 1983).

L'Apocalypse [du grec apokalupsis (révélation) et apokaluptein (découvrir, dévoiler)], est le dernier livre du Nouveau Testament. L'apôtre Jean y décrit certaines de ses visions, notamment une scénographie céleste (la Bête, les quatre cavaliers) ordonnée par le chiffre sept (sept sceaux du Livre des desseins divins, sept trompettes annonçant le châtiment du monde, sept coupes du châtiment divin contenant sept fléaux, sept têtes aux sept diadèmes du dragon qu'affronte Michel et les anges, etc.) La littérature apocalyptique restituerait le message "primitif" du christianisme.

Les Conibos sont des indiens de langue pano vivant au Pérou, dans la région de l'Ucayali, une rivière de près de 1600 kilomètres de long, qui est l'une des principales voies de transport de l'Amazonie péruvienne. Les Conibos, qui vivent de chasse, de pêche et d'horticulture, sont organisés sur le mode de la famille étendue matrilinéaire regroupée autour d'une unique grande maison.


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